Netanyahu et Gallant poursuivis par la CPI : Paris appelle au respect du droit
Le ministère français des Affaires étrangères a annoncé vendredi que la France « prend acte » des mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) à l’encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, de son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant et du chef militaire du Hamas Mohammed Deif. Ces mandats, justifiés par des accusations de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, ont déclenché une vague de réactions contrastées à l’international.
Dans un communiqué officiel, Paris affirme son « attachement au travail indépendant de la Cour », tout en rappelant que ces mandats ne constituent pas des jugements, mais des accusations formelles. La France n’a pas précisé si elle procéderait à des arrestations en cas de présence des accusés sur son territoire, bien qu’elle soit signataire du Statut de Rome, fondateur de la CPI.
En Europe, les réactions sont divisées. Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, a insisté sur l’importance de « respecter et appliquer » les décisions de la CPI, tandis que l’Italie a affiché des positions plus nuancées. Le ministre italien de la Défense Guido Crosetto a déclaré que l’Italie arrêterait Netanyahu ou Gallant si ces derniers se rendaient sur son sol, une position tempérée par le chef de la diplomatie italienne, Antonio Tajani, qui a défendu la CPI tout en appelant à éviter toute politisation de ses décisions.
En revanche, la Hongrie et les États-Unis ont vivement critiqué cette initiative. Peter Szijjarto, ministre hongrois des Affaires étrangères, a qualifié la décision de « honte pour le système juridique international », tandis que le président américain Joe Biden l’a dénoncée comme « scandaleuse ».
Une situation complexe à Gaza
Concernant la crise à Gaza, la France réitère son engagement en faveur du droit international humanitaire et de la protection des civils, tout en condamnant fermement les attaques terroristes antisémites du 7 octobre 2023, revendiquées par le Hamas. Dans son communiqué, Paris souligne qu’« il n’y a aucune équivalence possible entre le Hamas, un groupe terroriste, et Israël, un État démocratique ».
Ce nouvel épisode intervient dans un contexte international déjà tendu, où la guerre entre Israël et le Hamas a ravivé les tensions autour du rôle de la CPI et de la gestion des conflits internationaux.
Si la France se montre prudente dans sa communication, l’affaire pourrait poser des défis diplomatiques majeurs pour les États signataires du Statut de Rome. L’application des mandats d’arrêt émis par la CPI pourrait exacerber les tensions politiques et diplomatiques, alors que la situation à Gaza continue de diviser la communauté internationale.