Les négociations au sein du Nouveau Front populaire (NFP) sur le choix d’un candidat pour Matignon continuent de piétiner. Ce jeudi, les discussions entamées à 15 heures ne semblent toujours pas progresser. Les émissaires des différentes formations du NFP se sont rencontrés à plusieurs reprises depuis quatre jours, mais aucun consensus n’a émergé.
Des pourparlers tendus
Les représentants des partis se sont réunis dans divers hôtels parisiens, tentant de garder un profil bas pour éviter l’attention des médias. Cependant, malgré les efforts pour semer les journalistes, les négociations stagnent. Selon un dirigeant du Parti socialiste (PS), « On essaie de semer les journalistes » pour éviter d’attirer l’attention sur des pourparlers laborieux.
LFI inflexible sur le poste de Premier ministre
La principale pierre d’achoppement reste la revendication de La France Insoumise (LFI) pour le poste de Premier ministre. Un proche d’Olivier Faure du PS explique : « On a beau leur expliquer qu’un Premier ministre LFI ne passera pas le stade de la déclaration de politique générale ni même la grille de l’Élysée, ils ne veulent rien entendre. » Les noms de François Ruffin et Clémentine Autain, bien que mis à l’écart de LFI, avaient été avancés comme compromis, mais ont été rejetés par les Insoumis.
Le PS insiste sur sa légitimité
Les socialistes, arguant de leurs bons résultats électoraux et de leur nombre de parlementaires, estiment que le poste de Premier ministre devrait leur revenir. Le nom d’Olivier Faure a fait l’unanimité lors d’un bureau national du PS, y compris parmi ses opposants internes. « LFI doit reconnaître qu’il n’est plus un parti dominant, » déclare un proche de Faure, insistant sur la nécessité de reconnaître la prédominance socialiste au sein du NFP.
Les écologistes et les ministères
En parallèle, les écologistes, forts de leur récent succès électoral, cherchent à peser dans les négociations. Ils ont ouvert leurs rangs à certains membres de LFI comme François Ruffin et Clémentine Autain, même si des réticences subsistent. Les discussions portent également sur la répartition des ministères, avec des Insoumis réclamant des portefeuilles importants en compensation.
Un avenir incertain pour le NFP
Les négociations sont complexes et marquées par des soupçons de manœuvres politiques. Certains socialistes soupçonnent LFI et les écologistes de faire bloc pour imposer la candidature de Marine Tondelier des Écologistes. Un autre soupçon plane sur LFI, qui pourrait chercher à imposer Jean-Luc Mélenchon comme Premier ministre ou à empêcher le NFP de gouverner.
Conclusion
Alors que les pourparlers se poursuivent, l’issue reste incertaine. Corinne Narassiguin, proche d’Olivier Faure, reste optimiste en affirmant que « Une négociation est toujours faite d’avancées et de blocages. » Cependant, des voix au sein du PS, y compris celle de François Hollande, commencent à envisager une confrontation avec Mélenchon, quitte à mettre en péril l’avenir du Nouveau Front populaire.