La Prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, a exprimé mercredi sa vive inquiétude pour la Française Cécile Kohler, emprisonnée à l’isolement en Iran depuis mai 2022 dans des conditions qualifiées de « terribles ».
Interrogée par France Inter, Mme Mohammadi, qui a bénéficié en décembre d’une libération temporaire pour raisons médicales, a fait part de son inquiétude pour l’état de santé de Mme Kohler. « Selon les témoignages de prisonnières ayant partagé brièvement sa cellule, elle est physiquement très affaiblie. Ça me préoccupe beaucoup », a déclaré la militante iranienne de 52 ans.
Mme Kohler est détenue à la prison d’Evin, un établissement de haute sécurité situé à Téhéran. Mme Mohammadi a décrit les conditions d’isolement comme « inhumaines » : « Lorsque j’étais incarcérée, nous n’avions droit qu’à trois sorties de 20 minutes par semaine dans la cour, et la cellule restait fermée 24 heures sur 24. À long terme, cela peut être fatal ».
Arrêtée avec son compagnon Jacques Paris en mai 2022, Cécile Kohler est accusée d’« espionnage » par les autorités iraniennes. Le couple est détenu séparément à Evin, et leurs familles n’ont que de rares nouvelles via des appels téléphoniques très limités. Téhéran a déclaré en novembre dernier que les deux Français étaient maintenus « en bonne santé », mais ces affirmations sont contestées par leurs proches et des organisations internationales.
Un troisième Français, prénommé Olivier, serait également détenu en Iran depuis 2022. Paris qualifie ces emprisonnements de « prises d’otages d’État ».