Najat Vallaud-Belkacem : « Selon le RN, l’arabe ne mérite que des emplois subalternes »

Entrevue 1

Dans un entretien accordé à L’Express, Najat Vallaud-Belkacem, ancienne ministre de l’Éducation nationale, réagit vivement aux résultats du premier tour des législatives anticipées et appelle à un front républicain pour contrer l’extrême droite au second tour. Face à la montée en puissance du Rassemblement national (RN), qui est arrivé largement en tête, elle exprime son inquiétude quant à l’avenir politique du pays.

Un appel à l’Union républicaine

Vallaud-Belkacem souligne le danger inédit que représente le RN, qui pourrait arriver au pouvoir sans précédent historique. Elle exhorte les électeurs de toutes sensibilités républicaines – de la majorité, de la gauche, des centristes – à soutenir les candidats arrivés en deuxième position pour empêcher le RN de gagner. Elle critique Emmanuel Macron pour son manque de clarté et appelle les Français à défendre les valeurs républicaines contre ce qu’elle décrit comme une menace de « pugilat de ressentiment ».

Déclarations racistes et nationalisme

L’ancienne ministre réagit également aux propos de Roger Chudeau, député RN, qui a contesté la légitimité des binationaux à occuper des postes de responsabilité, qualifiant cela de « problème de double loyauté ». Vallaud-Belkacem y voit un procès en illégitimité envers les Français d’origine étrangère, révélant le racisme latent au sein du RN. Elle dénonce les fantasmes racistes et l’exclusion prônée par ce parti, affirmant que le RN cherche à diviser et à exclure les « mauvais Français » de la vie publique.

Critique des discours nationalistes

Elle s’en prend également à Jordan Bardella, chef du RN, pour ses propos sur les binationaux et la notion de demi-nationalité. Elle rappelle les origines migrantes de Bardella lui-même pour souligner l’absurdité de ses arguments. Vallaud-Belkacem accuse le RN de vouloir purger l’administration et les fonctions publiques de ceux qu’ils considèrent comme des Français de seconde zone.

Responsabilité collective et échecs Politiques

Elle n’hésite pas à attribuer une part de responsabilité aux politiques, médias et intellectuels pour ne pas avoir su réguler les pulsions xénophobes et racistes. Elle regrette que des discours de haine autrefois confinés aux discussions privées soient devenus des programmes politiques. Elle appelle à un débat médiatique et politique basé sur des faits et des valeurs plutôt que sur la peur et les fantasmes.

Critique des années Macron

Vallaud-Belkacem critique également la politique d’Emmanuel Macron, qu’elle accuse d’avoir précipité la France vers l’abîme par des politiques économiques et sociales injustes. Elle regrette le manque de clarté et les compromis de Macron avec des discours de l’extrême droite, appelant à une mobilisation républicaine au second tour des législatives.

Un ésprit de résistance et de solidarité

Malgré le contexte inquiétant, elle exprime son espoir en une majorité silencieuse humaniste et fraternelle. Elle croit en la générosité et la solidarité des Français, soulignant que ces qualités ne sont pas suffisamment mises en avant dans le débat public. Pour Vallaud-Belkacem, il est crucial de raconter cette France solidaire et de lui donner une voix dans la lutte contre la haine et l’exclusion.

Cet entretien avec L’Express montre une Najat Vallaud-Belkacem déterminée à rassembler les forces républicaines contre l’extrême droite, tout en appelant à un débat politique plus responsable et humaniste.

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