Le témoignage de Sophie Tissier, intermittente du spectacle, a marqué les esprits lors de son audition devant l’Assemblée nationale le 16 janvier. Elle y a relaté des années de harcèlement et de violences sexuelles subies dans les coulisses de plusieurs émissions de télévision, dénonçant une ambiance sexiste systémique. Parmi les noms cités, celui de Nagui, célèbre animateur et producteur, a particulièrement retenu l’attention.
Sophie Tissier raconte un épisode survenu en 2010, alors qu’elle travaillait sur l’émission Lescure : Tôt ou tard, produite par Nagui. Lors d’une réunion en présence de témoins, l’animateur aurait lâché : « Elle a du caractère la petite, ça va se finir sur l’oreiller. » Une réflexion qu’elle décrit comme profondément humiliante et révélatrice d’un climat où les remarques sexistes étaient banalisées.
Ce commentaire n’est qu’un des nombreux souvenirs traumatisants que Sophie Tissier a partagé. Elle évoque des comportements similaires dans d’autres productions, mais son récit concernant Nagui soulève un malaise particulier en raison de la stature de ce dernier dans le paysage audiovisuel français. Connu pour son engagement public contre le sexisme et les discriminations, cette accusation vient ternir son image et soulève des interrogations sur l’écart entre discours et pratiques dans le milieu de la télévision.
Ce n’est pas la première fois que des femmes brisent le silence sur le sexisme dans le monde médiatique. Cependant, la portée symbolique de ces révélations est d’autant plus forte lorsqu’elles mettent en cause des personnalités connues de Français. Sophie Tissier rappelle que ces comportements ne sont pas isolés, mais bien symptomatiques d’une industrie où les abus ont souvent été tolérés, voire invisibilisés.
Si Nagui n’a pas encore réagi à ces accusations, son silence pourrait peser lourd dans une époque où les personnalités publiques sont de plus en plus tenues de répondre de leurs actes, passés ou présents.