Mort de Louis Mermaz : Lionel Jospin parle d’un « camarade » et d’un « compagnon »
Louis Mermaz, figure emblématique de la Mitterrandie et ancien ministre socialiste, s’est éteint à l’âge de 92 ans, ce jeudi 15 août, à son domicile en Essonne. À l’annonce de son décès, les hommages ont afflué. François Hollande, ancien président de la République, a salué en lui un ami doté d’« érudition », de « mémoire » et d’« humour ».
L’ancien Premier ministre Lionel Jospin, qui a côtoyé Louis Mermaz pendant plusieurs décennies, a également rendu hommage à cet homme politique qu’il avait rencontré en 1971, peu après son entrée au Parti socialiste. Jospin, alors à la tête du PS, et Mermaz, président de l’Assemblée nationale de 1981 à 1986, ont partagé de nombreux moments en tant que camarades au sein des mêmes gouvernements. « Je garde en mémoire sa sagacité et sa malice », confie Lionel Jospin à Ouest-France. Il décrit Mermaz comme un homme réfléchi, influencé par sa carrière d’historien, et doté d’une finesse particulière dans son approche politique.
Premier socialiste à présider l’Assemblée nationale, Louis Mermaz a su faire preuve d’humour tout en maintenant une rigueur nécessaire dans ses fonctions. « Sa femme, Annie, l’accompagnait politiquement et jouait un rôle auprès de lui », précise Jospin, soulignant l’importance de ce duo dans la carrière de Mermaz.
Né en 1931, Louis Mermaz s’est lancé en politique dans les années 1950. Il a été sept fois député de l’Isère, président du conseil général pendant 15 ans, et sénateur pendant dix ans jusqu’à sa retraite politique en 2011. Lionel Jospin se souvient : « Nous sommes toujours restés des camarades et des compagnons. » Les deux hommes ont continué à se voir ces dernières années, notamment lors de réunions des Amis de l’Institut François Mitterrand.
Pour Jospin, bien que Mermaz soit resté un homme de gauche fidèle à ses convictions, il avait adopté un regard d’historien dans ses dernières années, observant la politique plutôt que de s’y engager activement. « Tout en restant un homme de gauche, il observait avec distance, alors que moi, j’étais encore un accompagnateur », conclut Lionel Jospin.
Alice Leroy