Moqueries contre le député LFI Sébastien Delogu : la gauche s’insurge contre le « mépris de classe »
Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montrant Sébastien Delogu, député La France Insoumise (LFI), peinant à lire une intervention en commission des finances de l’Assemblée nationale, a déclenché une vague de réactions. Relayée par des policiers syndicalistes et des personnalités politiques de droite, la vidéo, modifiée pour ralentir l’élocution du député, a été utilisée pour railler sa prestation, provoquant une indignation au sein de la gauche.
L’incident s’est produit lors d’une audition de Bruno Le Maire, ministre démissionnaire de l’Économie et des Finances, où Delogu dénonçait la gestion budgétaire du gouvernement. L’élu marseillais a trébuché sur ses notes et s’est embrouillé dans les chiffres, notamment en avançant que la fraude fiscale s’élevait à 100 milliards d’euros, une somme incorrecte comparée aux 1,3 milliard d’euros de fraude à la CAF. Si la gaffe a rapidement été repérée, ce sont surtout les difficultés de lecture de Delogu qui ont attiré l’attention.
Des policiers syndicalistes ont utilisé cette vidéo pour riposter à une ancienne déclaration de Jean-Luc Mélenchon, qui avait qualifié les policiers d' »analphabètes ». ils ont ironisé sur la méthode de lecture du député et a critiqué l’attitude des Insoumis envers les forces de l’ordre, tout en se défendant de s’attaquer directement à Delogu, affirmant viser Mélenchon.
En réponse à ces moqueries, plusieurs élus de gauche ont pris la défense de Sébastien Delogu. Ils ont dénoncé ce qu’ils perçoivent comme un « mépris de classe » à l’égard du député, un ancien chauffeur de taxi qui s’est imposé en politique après avoir lutté contre l’ubérisation de sa profession. Philippe Brun, député socialiste, a fustigé les railleries, affirmant que Delogu est « bien plus utile au Parlement que beaucoup de pantins se croyant éduqués ». La sénatrice Laurence Rossignol a également condamné les critiques, soulignant que siéger à l’Assemblée nationale ne devrait pas être un privilège réservé aux élites.
Sébastien Delogu, quant à lui, a réagi en affirmant que ces attaques renforcent sa volonté de combattre ses adversaires politiques. Ce débat autour de ses compétences a révélé des fractures plus profondes entre la droite et la gauche, avec une gauche solidaire face aux attaques qu’elle juge condescendantes et classistes.