Montpellier : l’influenceur algérien Boualem N. en voie d’expulsion

Entrevue 1

L’influenceur algérien Boualem N., connu sous le pseudonyme « Doualemn », a été placé dans un centre de rétention administrative (CRA) ce mardi 7 janvier en vue de son expulsion vers l’Algérie. Cette décision fait suite à une mesure de retrait de son titre de séjour par le préfet de l’Hérault, motivée par des propos jugés menaçants à l’ordre public.

Arrêté dimanche 5 janvier à Montpellier après un signalement du maire de la ville et du préfet, Boualem N. est accusé d’avoir incité à la haine et à des actes violents dans une vidéo publiée sur son compte TikTok, suivi par 138 000 abonnés. Dans cette vidéo, il aurait appelé à « donner une sévère correction » à un homme, bien que les accusations initiales d’appel au meurtre n’aient pas été confirmées, selon des traductions validées par des interprètes judiciaires.

Le parquet de Montpellier a annoncé que l’influenceur comparaîtra le 24 février prochain pour « provocation publique à commettre un délit ou un crime ». Cependant, aucune mesure judiciaire restrictive n’a été imposée en attendant son procès. L’influenceur a reconnu les faits en expliquant avoir agi sous l’influence d’un traitement de substitution aux stupéfiants.

Le préfet de l’Hérault a justifié cette décision d’éloignement en invoquant les menaces graves à l’ordre public posées par les propos de l’influenceur. Il a également rappelé que l’État doit agir avec fermeté face à de telles infractions, notamment celles impliquant des provocations publiques à la violence.

Cette expulsion s’inscrit dans une vague récente de mesures similaires visant des influenceurs. Deux autres créateurs de contenu algériens, dont l’un surnommé « Imadtintin », ont également été arrêtés pour des propos haineux ou violents tenus sur les réseaux sociaux. Ces affaires mettent en lumière les tensions croissantes autour de l’utilisation des plateformes numériques pour diffuser des messages potentiellement nuisibles à l’ordre public.

L’avocat de Boualem N., Maître Jean-Baptiste Mousset, dénonce une « réaction disproportionnée » et un « emballement administratif et politique ». Selon lui, la mesure d’expulsion pourrait empêcher son client de répondre sereinement aux accusations devant la justice française.

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