“Mon inséparable” : un film bouleversant sur l’émancipation et l’amour face au handicap

Entrevue 1

Le film Mon inséparable, premier long-métrage d’Anne-Sophie Bailly, sort en salles ce 25 décembre 2024. Laure Calamy y incarne Mona, une mère célibataire ayant élevé seule son fils Joël, trentenaire atteint d’un léger handicap. Leur relation fusionnelle est bouleversée lorsque Mona découvre que Joël, amoureux d’Océane, une collègue travaillant dans le même ESAT, va devenir père. Ce tournant oblige la mère à accepter que son fils puisse mener une vie d’adulte indépendante, marquant une double émancipation pour les deux protagonistes.

Anne-Sophie Bailly s’attaque avec délicatesse à des sujets rarement abordés au cinéma, tels que la sexualité et la parentalité des personnes en situation de handicap. À travers une réalisation organique, la cinéaste explore les tensions et les émotions des personnages, donnant une place centrale au corps et à ses expressions. Laure Calamy livre une performance intense, incarnant une femme tiraillée entre amour maternel et difficultés à laisser partir son fils. À ses côtés, Charles Peccia-Galletto, lui-même en situation de handicap, offre une interprétation remarquée de Joël. Déjà présélectionné pour le César de la révélation masculine, il apporte une sincérité et une profondeur inoubliables à ce rôle complexe.

Mon inséparable est aussi une histoire universelle sur l’amour parental et la difficulté de « couper le cordon ». La réalisatrice illustre avec justesse ce moment clé où les enfants quittent le nid, forçant les parents à réapprendre à vivre pour eux-mêmes. Soutenu par les Hauts-de-France et tourné dans le Dunkerquois, ce drame poignant a été présenté au Arras Film Festival, où il a été salué pour son authenticité et la puissance de son propos. Distribué par Les Films du Losange, Mon inséparable dure 1h34 et promet une expérience à la fois touchante et profondément humaine.

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