Mobilisation massive des enseignants parisiens contre les suppressions de postes

Entrevue 1

Un mois après une première grève, les enseignants et directeurs d’école de Paris reconduisent leur mouvement de protestation ce mardi 11 mars. Une manifestation partira de la place de la Sorbonne à 10h en direction du ministère de l’Éducation nationale. Le syndicat FSU-SNUipp Paris prévoit un mouvement d’ampleur avec 80 écoles fermées et 45 % d’enseignants grévistes. Au cœur des revendications : la suppression de 110 postes et la fermeture de près de 200 classes à la rentrée prochaine, dans la continuité des réductions budgétaires successives (125 postes supprimés en 2024 et 155 en 2023).

Malgré une baisse démographique constatée, les syndicats dénoncent une politique qui ne vise pas à améliorer les conditions d’enseignement en allégeant les effectifs, mais au contraire à réduire les moyens alloués à l’éducation.

Autre point de tension : la remise en cause du régime de décharge d’enseignement des directeurs d’école parisiens, instauré en 1982. Jusqu’à présent, ceux dirigeant des établissements de plus de cinq classes étaient totalement déchargés d’enseignement, contrairement à leurs homologues dans le reste du pays, où ce seuil est fixé à 13 classes.

Cette particularité, jugée « irrégulière » par la Cour des comptes en novembre 2024, est dans le viseur du gouvernement. L’État, qui supporte seul le coût de ce dispositif depuis 2019, cherche à le supprimer, arguant d’une charge budgétaire de 116,4 millions d’euros pour 2023-2024. Une concertation a été annoncée pour aboutir à une réforme dès la rentrée 2025, au grand dam des directeurs d’école et de la mairie de Paris, qui propose de compenser financièrement cette mesure. Les enseignants espèrent peser sur les négociations en cours avec cette nouvelle journée de mobilisation.

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