Mobilisation historique des femmes à Washington pour défendre leurs droits et soutenir Kamala Harris

03 novembre, 2024 / Entrevue

À quelques jours de l’élection présidentielle américaine, des milliers de femmes se sont rassemblées dans les rues de Washington pour défendre leurs droits et exprimer leur soutien à la candidate démocrate Kamala Harris face à Donald Trump. La défense du droit à l’avortement, un thème central de la campagne de Harris, était au cœur de la manifestation.

Sous des slogans percutants comme « Voter empêche les présidences non-désirées », les manifestantes ont défilé avec des pancartes prônant la liberté des femmes et leurs droits fondamentaux. Leah Brooker, 19 ans, venue spécialement de Caroline du Nord pour participer à la marche, raconte son engagement pour la candidate : « Voter pour quelqu’un qui défend nos droits est essentiel. C’est mon premier vote pour une élection présidentielle, et je suis fière de soutenir une femme. » Sa pancarte, tenue fièrement aux côtés de sa meilleure amie, affichait une phrase audacieuse : « Si les mecs resteront des mecs, alors les femmes seront présidentes. »

Sur la Freedom Plaza, devant la coupole du Congrès, des intervenants se sont succédé pour appeler à voter pour Harris, sous les applaudissements d’une foule scandant : « Nous ne reviendrons pas en arrière ! ». Les organisateurs estiment la participation à environ 15 000 personnes, un chiffre symbolique alors que les débats sur le droit à l’avortement se multiplient à travers le pays.

Marlene Wagner, 70 ans, venue du Nebraska, a fait le déplacement pour soutenir la cause. Elle confie s’être mobilisée pour ses petits-enfants : « J’ai peur pour leur avenir, surtout avec les récentes restrictions sur le droit à l’avortement. » Dans son État, l’accès à l’avortement a été limité à 12 semaines depuis que la Cour suprême, remaniée par Trump, a annulé la protection fédérale du droit à l’IVG. À l’approche de l’élection, des référendums se tiendront dans 10 États sur cette question cruciale, certains cherchant à durcir les lois, d’autres à étendre la durée légale de l’IVG.

Cette manifestation rappelle la première marche des femmes de 2017, organisée en réaction à l’investiture de Trump. Aujourd’hui, les emblématiques « pussy hats » — bonnets roses aux oreilles de chat —, portés en signe de résistance, réapparaissent dans les rues de Washington.

En parallèle, quelques contre-manifestants se sont fait entendre en accusant Kamala Harris de promouvoir des politiques anti-vie, mais leurs voix ont vite été couvertes par celles des manifestantes. Pour Abby Cohen, 66 ans, de New York, Trump est « un danger pour les femmes ». Elle espère voir une mobilisation massive : « Nous sommes 50 % de la population. J’espère que toutes les femmes, et les hommes aussi, voteront pour Harris. »

À trois jours de l’élection présidentielle, la marche des femmes résonne comme un appel à l’action et à la solidarité pour le droit des femmes et l’avenir de leur représentativité politique aux États-Unis.