Au surlendemain du concours Miss France, Zaya Toumbou, Miss Mayotte, a partagé son désarroi sur BFMTV, suite au terrible cyclone qui ravage Mayotte : « Je pense à mon papa. Le premier message que j’ai reçu de lui, c’est : j’ai tout perdu. Quand je vois les images, je comprends totalement son ressenti. Il a tout perdu comme de nombreux Mahorais ont tout perdu. »
Dimanche matin, Mayotte s’est réveillée sous le choc après le passage du cyclone Chido, le plus puissant à frapper l’île depuis près de 90 ans, selon Météo France. Des toitures en tôle arrachées, des poteaux électriques au sol, des arbres déracinés… les dégâts sont immenses. Plus de 10 000 foyers sont toujours privés d’électricité, et des centaines d’habitations sont désormais inhabitables, obligeant de nombreuses familles à trouver refuge dans des abris temporaires.
Zaya Toumbou, 20 ans, s’inquiète particulièrement pour son père, chanteur reconnu à Mayotte, avec qui elle a perdu contact. « Je n’ai aucun autre message, j’ai essayé de l’appeler, il ne m’a pas répondu. Je ne sais pas ce qu’il vit. À priori, il n’est pas blessé », a-t-elle confié, visiblement émue. Contrairement à sa mère, qui réside au Ghana et a pu la rejoindre pour la soutenir lors du concours, son père n’avait pas pu se déplacer au Futuroscope de Poitiers samedi soir pour des raisons personnelles.
Étudiante à Toulouse, Zaya a expliqué vivre une situation d’angoisse partagée par de nombreux Mahorais expatriés. « On est face à une situation terrible. Tous ceux qui ne sont pas sur place sont inquiets. Je n’ai aucun contact avec mes proches, je ne peux pas les rassurer. Eux ne peuvent pas me rassurer non plus. Je ne suis pas la seule dans cette situation », a-t-elle déclaré, ajoutant que plusieurs compatriotes se trouvaient dans le même désarroi.
Face à l’ampleur des dégâts, la solidarité s’organise. La préfecture de Mayotte a annoncé l’ouverture d’une cellule de crise et la mise en place d’un plan d’urgence pour venir en aide aux sinistrés. Cependant, les infrastructures limitées de l’île compliquent la distribution des secours. L’organisation humanitaire Médecins du Monde, qui intervient régulièrement à Mayotte, a souligné les besoins urgents en eau potable et en nourriture pour les populations déplacées.
Zaya Toumbou a confié son sentiment d’impuissance face à cette situation : « On a un énorme sentiment d’impuissance, confie-t-elle. On a envie d’aider nos proches, mais on ne sait pas ce qu’ils ont, on n’a aucune nouvelle d’eux. »
Un cyclone dévastateur
Le cyclone Chido a été classé en catégorie 4, avec des vents dépassant les 200 km/h. Il s’agit du phénomène météorologique le plus intense à avoir touché Mayotte depuis le cyclone Kamisy en 1984. Les experts s’accordent à dire que l’intensification des cyclones dans l’océan Indien est liée au réchauffement climatique, qui accroît la température des eaux et alimente ces phénomènes destructeurs.