EXCLU – Ministère des Outre-mer, voie de garage sous l’ère Macron : « C’est pratique, ça débarrasse! » Le coup de gueule de Babette de Rozières
Le 21 septembre dernier, François-Noël Buffet a été nommé ministre des Outre-mer, un ministère désormais rattaché au Premier ministre, Michel Barnier. Depuis la première élection d’Emmanuel Macron en tant que président de la république, c’est la septième nomination à ce poste. Un chiffre qui interpelle et scandalise Babette de Rozières, Conseillère régionale d’Île-de-France. Pour cette dernière, le ministère des Outre-mer ne serait qu’une voie de garage, une terre d’exil qui débarrasse. Et ce évidemment au détriment de la population locale.
Dans une tribune exclusive écrite pour Entrevue, Babette de Rozières nous fait part de sa colère…
L’OUTRE-MER, TERRE D’EXIL : C’EST PRATIQUE, ÇA DÉBARRASSE!
Un ministre de plus à l’Outre-mer « le septième sous Macron »
Yaël Braun-Pivert succède en mai 2022 pour une période de 1 mois à Sébastien Le Cornu.
Elisabeth Borne alors première ministre est également nommée ministre des Outre-mer. Elle succède pour un mois à Yaël Braun-Pivert le 25 juin 2022, en attendant le remaniement du gouvernement.
Un mois plus tard Jean-François Carenco est nommé « ministre délégué aux Outre-mer » sous l’autorité du ministre de l’intérieur ministre des Outre-mer, Gérald Darmanin.
Contre toute attente et à la surprise générale Jean-François Carenco est remplacé un an plus tard, le 20 juillet 2023, par monsieur Philippe Vigier, sans qu’il ait pu envisager de mettre en œuvre les 72 mesures du rapport du comité interministériel (CIOM) du 18 juillet 2023 auquel il a activement participé (il est démis de ses fonctions 48 h après le dépôt de son rapport).
Philippe Vigier qui reste 6 mois est remplacé par madame Marie Gevenoux qui restera 6 mois sans jamais régler un dossier
Et voici le p’tit dernier monsieur François Noel Buffet le 7e ministre nommé aux Outre-Mer sous la présidence de Macron.
SCANDALEUX, ET CA SUFFIT !
Comment prétendre à la continuité de l’Etat dont parle le président de la république ?
Comment envisager la mise en place d’une politique sérieuse de développement en Outre-mer ? Quel suivi pour la mise en œuvre des politiques publiques ?
Pourquoi cette instabilité chronique au Ministère des Outre-mer ?
Un Ministère voie de garage
Il est évident que la nomination de monsieur François Noel Buffet résulte de petits arrangements politiques avec le président du sénat Gerard Larcher
Une fois de plus les Outre- mer servent à réguler les tractations politiciennes partisanes et sont sacrifiés sur l’autel des petites combines politiques ;
Quel est le poids de ce ministre qui refuse de se déplacer en Martinique au motif «qu’il ne supporte pas la pression».
La Martinique est en ébullition depuis le 1er septembre2024 et le ministre laisse pourrir les revendications légitimes des martiniquais qu’il refuse de rencontrer pensant pouvoir gérer la situation depuis son bureau de la rue Oudinot. Voilà comment on traite les Outre-mer ; par le dédain, par le mépris.
MAIS DE QUI SE MOQUE-T-ON ?
Il est impossible de fermer les yeux sur les difficultés qui frappent nos Outre-mer. Nous faisons face à un coût de la vie exorbitant, de 40% supérieur à celui de la métropole, qui pèse lourdement sur nos familles, créant une précarité qui ne devrait pas exister dans un pays comme la France.
Nos infrastructures, localement, peinent à répondre aux besoins de la population, et nos élus ne sont pas toujours à la hauteur.
Nous connaissons la situation de nos hôpitaux, de nos écoles qui nécessitent des interventions structurelles et fonctionnelles immédiates. Les routes, mal entretenues, se détériorent sous le poids des années et des catastrophes naturelles, et rien n’est fait. Et nous éprouvons un sentiment de solitude supplémentaire lorsque nous sommes frappés par des catastrophes climatiques de plus en plus fréquentes.
La question de l’eau en Guadeloupe à Mayotte n’est toujours pas réglée comme celle de la pollution des terres aux Antilles en Guyane avec la question de l’indemnisation des victimes du chlordécone.
Que dire de la situation migratoire et de l’insécurité qui perdure par manque de courage politique. Cette situation est devenue inacceptable, insupportable et indigne pour un pays comme la France qui devrait être fière de ses outre- mer qui constituent, si elle savait y faire une richesse qu’elle néglige par manque de volonté politique.
Nous sommes en première ligne face à l’immigration qui déferle sur nos côtes à Mayotte ! Lorsqu’un commissariat de police est incendié en Martinique…Ceci n’est plus tolérable !
Lorsque je vois François-Noël Buffet, ministre des Outre-mer, qui observe, avec la froideur d’un sénateur, la dégradation de la situation sans bouger son cul de son fauteuil de la rue Oudinot, je suis stupéfiée.
L’époque du « ministère des colonies » est révolue. L’outre-mer mérite mieux que ces technocrates, hors sol. Il fut un temps où le Général de Gaulle nommait des ministres « d’Etat » en Outre-mer : Louis Jacquinot de 1962 à 1966, Pierre Billotte jusqu’en 1968 puis Pierre Mesmer de 1971 à 1972.
Aujourd’hui ce sont des Secrétaires d’Etat puis des ministres délégués sous la tutelle du ministre de l’intérieur, le ministre de la police. Il faut une bonne fois pour toute considérer que le problème des Outre-mer ce n’est pas que le maintien de l’ordre. La matraque de CRS succédant au fouet ne règlera jamais le problème. La violence les Outre-mer connaissent comme le montre leur histoire.
Et pour ceux qui ne connaissent pas l’Outre-mer un p’tit rappel historique est nécessaire comme disait Senghor quand il voulait comprendre l’identité d’un peuple.
Les territoires d’Outre-mer ont toujours été une terre d’exil. On y a toujours envoyé nos exilés volontaires ou forcés, nos bannis, nos condamnés, nos bagnards, tous ceux qu’on considérait trop encombrant en métropole.
L’Outre-mer c’est pratique, ça débarrasse !
On y a toujours nommé les plus mauvais sujets parmi les gouverneurs, les fonctionnaires appelés à exercer des responsabilités au-delà des mers
Les motivations de la plupart des candidats au voyage et qui s’y sont installés, ne sont pas toujours avouables.
On va Outre-mer, non pas seulement pour le soleil, la mer ou les cocotiers, on y va surtout, pour se faire oublier, pour fuir les problèmes, pour se planquer, rarement pour se refaire une santé, pour y assouvir ses plus vils instincts, rarement ses vertus ou encore pour y faire fortune, pour la carrière, pour les primes…
Le saupoudrage d’informations que nous recevons des chaînes nationales depuis la fermeture de France O ne nous permet pas d’avoir une vue d’ensemble de la situation de nos Outre-Mer sauf pour ce qui concerne la « météo »
Quelle est la place réservée à nos Outre-Mer au sein de la République Française ?
Chers ultramarins, chers amis, chers compatriotes, soyons plus que jamais vigilants, réactifs et solidaires pour que vivent nos OUTRE MER ! et faire entendre nos voix .
Nous ké Resté Doubout ! Outre-mer Sé tan Nou ! Soyez assurés que je serai toujours à vos côtés !
Babette de Rozières