La justice brésilienne a frappé un grand coup en interdisant mondialement la reproduction de la chanson Million Years Ago d’Adele. Cette décision fait suite à une plainte pour plagiat déposée par le compositeur brésilien Toninho Geraes, qui accuse l’artiste britannique d’avoir copié la mélodie de son titre Mulheres, popularisé en 1995 par la légende de la samba Martinho da Vila.
Le tribunal a ordonné aux filiales brésiliennes des maisons de disques Sony Music et Universal Music, partenaires d’Adele, de cesser toute utilisation, distribution ou commercialisation du titre, sous peine d’une amende de 50 000 réais (environ 7 800 euros). L’avocat du compositeur, Fredimio Trotta, a salué ce jugement en le qualifiant de « tournant pour la musique brésilienne », dénonçant les « profits parasites » que tirent certaines œuvres internationales de la richesse mélodique brésilienne. Il espère que cette décision judiciaire dissuadera de futures tentatives de plagiat.
La plainte déposée auprès du tribunal de Rio de Janeiro exige par ailleurs 1 million de réais (environ 156 000 euros) en dommages et intérêts. La controverse n’est pas nouvelle pour Million Years Ago, qui avait déjà suscité des accusations de similitude avec Acilara Tutunmak du chanteur kurde Ahmet Kaya, mort en 2000. Les maisons de disques impliquées n’ont pour l’heure pas réagi, et Adele reste silencieuse sur cette affaire. Le Brésil, signataire de la convention de Berne de 1886, garantit la protection internationale des droits d’auteur, conférant à cette décision une portée juridique mondiale.