Michel Barnier s’apprête à dévoiler ses priorités lors de son discours de politique générale

Ce mardi 1er octobre, Michel Barnier prononcera son très attendu discours de politique générale devant l’Assemblée nationale. Cette allocution est une étape cruciale pour le Premier ministre, qui devra y exposer les grandes lignes de son programme gouvernemental, ainsi que les réformes qu’il souhaite entreprendre. À 15 heures, Barnier s’adressera aux députés, tandis que son ministre de la Justice, Didier Migaud, lira le même discours au Sénat, conformément à la tradition. Ce discours marque pour Barnier l’occasion de poser son style à la tête du gouvernement, après plusieurs semaines de polémiques et de tensions internes.

Un passage traditionnel mais non obligatoire

Bien que les discours de politique générale soient une pratique habituelle pour les nouveaux Premiers ministres, ils ne sont pas imposés par la Constitution. Depuis Michel Debré en 1959, 28 Premiers ministres ont prononcé de tels discours, le dernier étant Gabriel Attal en janvier 2024, après avoir remplacé Élisabeth Borne. Cependant, Barnier ne devrait pas solliciter un vote de confiance à l’issue de son allocution, une autre tradition sans caractère obligatoire. Dans le contexte actuel d’absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale, un tel vote pourrait entraîner un désaveu, obligeant le chef du gouvernement à démissionner.

Un discours qui s’annonce sous tension

Le discours sera suivi d’un débat qui promet d’être houleux, surtout avec une motion de censure en préparation par la gauche. Face à ces défis, Michel Barnier cherche à solidifier son équipe et à affirmer son leadership. Pour cela, il a réuni ses ministres le vendredi 27 septembre à Matignon pour un séminaire préparatoire. Cette rencontre, destinée à resserrer les rangs, avait pour but de définir les priorités gouvernementales tout en réaffirmant sa méthode : « L’action d’abord, la communication ensuite. »

Un gouvernement en quête de discipline

Barnier a aussi profité de cette réunion pour rappeler les règles de travail après une série de « couacs » ayant terni le début de son mandat. Entre les déclarations mal accueillies de sa ministre de la Transition écologique sur les inondations à Cannes, ou encore la polémique autour de l’exclusion du Rassemblement National de « l’arc républicain » par son ministre de l’Économie, le Premier ministre a dû gérer des frictions internes. Selon un proche, il ne « recadre » pas ses ministres, mais les ramène à sa philosophie de « respect et d’écoute. »

Le séminaire a donc été l’occasion pour Michel Barnier de recentrer l’équipe gouvernementale autour des prochaines réformes prioritaires, telles que le budget et les économies à réaliser, tout en rappelant que l’unité et la discipline restent la clé pour la réussite de ce quinquennat.