Michel Barnier cède sur l’électricité : une baisse de 14 % pour calmer la menace de censure
Sous la pression du Rassemblement national et d’une opposition menaçante, le Premier ministre Michel Barnier annonce une baisse des prix de l’électricité de 14 %, dépassant les prévisions initiales.
Face à une motion de censure qui pourrait mettre en péril son gouvernement avant la fin de l’année, Michel Barnier a choisi de faire un geste fort. Le Premier ministre a confirmé, dans un entretien exclusif au Figaro, qu’il renonçait à l’augmentation des taxes sur l’électricité prévue dans le projet de loi de finances 2025. Cette décision permettra une baisse du prix de l’électricité de 14 %, bien au-delà de la réduction initialement envisagée de 9 %.
Une concession au Rassemblement national
Reçue lundi à Matignon, Marine Le Pen avait insisté sur l’importance de cette mesure pour son groupe parlementaire. La présidente des députés du Rassemblement national avait souligné que le pouvoir d’achat des ménages devait être une priorité. Toutefois, Michel Barnier a tenu à préciser que cette revendication n’était pas uniquement portée par le RN :
« Que ce soit dans ma majorité ou parmi les chefs de l’opposition que j’ai consultés, presque tous m’ont demandé d’évoluer », a-t-il déclaré.
Cette mesure, évaluée à 3 milliards d’euros, représente un effort budgétaire significatif pour le gouvernement. Mais elle pourrait ne pas suffire à apaiser les tensions. Les députés lepénistes ont fait savoir que leurs griefs s’étendaient également au budget de la Sécurité sociale, qui devrait être discuté prochainement. Une utilisation de l’article 49.3 pour faire passer ce texte semble inévitable, ce qui déclencherait une nouvelle motion de censure.
Un sursis incertain pour le gouvernement
Cette décision est la dernière d’une série de concessions faites par Michel Barnier pour éviter une crise politique majeure. Avant d’accéder à la demande de Marine Le Pen, il avait déjà répondu à certaines exigences de Laurent Wauquiez, concernant l’indexation des retraites, et de Gabriel Attal, sur les allègements de charges.
Cependant, ces gestes seront-ils suffisants pour calmer les tensions et garantir la survie du gouvernement ? La réponse pourrait venir dans les prochaines semaines, alors que les débats sur le budget 2025 et la Sécurité sociale s’annoncent particulièrement houleux.