Métropole de Nice : Christian Estrosi démissionne, les raisons de cette démisison

10 juillet, 2024 / Radouan Kourak

Christian Estrosi, le maire de Nice, a créé la surprise en annonçant ce mercredi 10 juillet sa démission de la présidence de la Métropole Nice Côte d’Azur, un poste qu’il occupait depuis la création de cette entité en 2012. La nouvelle a été révélée en fin de séance du conseil métropolitain, provoquant la stupéfaction de nombreux élus présents.

Un discours de rupture

Après avoir achevé l’ordre du jour, Estrosi s’est levé pour prononcer un discours marquant la fin d’une ère. « Mes chers collègues, une période s’achève », a-t-il commencé, évoquant les débuts solidaires de la métropole à une époque où certaines zones du moyen et de l’arrière-pays étaient en difficulté. Il a souligné les réussites de la décennie écoulée, notamment la construction d’un bien commun et l’incarnation de la solidarité au sens noble du terme.

Les motivations de la démission

Estrosi a expliqué que sa décision était motivée par les profondes divisions politiques qui traversent le pays et la métropole elle-même. Selon lui, les prises de position de certains élus, qu’elles soient individuelles ou orchestrées de l’extérieur, ont compromis l’esprit rassembleur et consensuel de l’institution. « Il faut aujourd’hui le reconnaître, ce modèle n’a pas survécu aux profondes fractures qui divisent notre pays », a-t-il affirmé.

Il a critiqué le « poison de la division » et la « myopie » de ceux qui privilégient leurs intérêts personnels à court terme au détriment de l’intérêt collectif de long terme. Refusant de présider un exécutif comprenant des élus d’extrême droite ou de gauche, ou leurs soutiens, il a déclaré : « Je vous informe que j’ai décidé de démissionner de mon poste de président de la métropole. Dans quelques instants, je transmettrai cette démission à monsieur le préfet des Alpes-Maritimes ».

Une clarification nécessaire

La démission de Christian Estrosi vise à clarifier la situation politique au sein de la métropole, notamment vis-à-vis de la rivalité croissante entre lui et Éric Ciotti, un autre poids lourd politique des Alpes-Maritimes. Les tensions entre Estrosi et Ciotti se sont exacerbées récemment, surtout après l’accord controversé entre Ciotti et le Rassemblement National (RN). En démissionnant, Estrosi cherche à écarter les élus pro-Ciotti et à réaffirmer une ligne politique claire, éloignée des extrêmes.

Une candidature renouvelée

Paradoxalement, quelques minutes après avoir annoncé sa démission, Christian Estrosi a déclaré sa candidature pour être réélu à la présidence de la métropole. Il justifie ce geste par le besoin de convoquer une nouvelle élection pour clarifier les positions et permettre une recomposition politique claire et transparente.

Retour sur la création de la métropole

Lors de son discours, Estrosi a rappelé les fondements de la métropole, créée le 1er janvier 2012. Il a souligné son engagement pour la solidarité entre les zones urbaines et rurales, visant à soutenir les services publics et l’économie des régions en difficulté. « Depuis sa création, j’ai voulu cette Métropole avec beaucoup d’entre vous dans le droit fil d’une vie politique consacrée à la solidarité des ressources provenant des zones urbaines et périurbaines du littoral au bénéfice d’une ruralité qui voyait ses services publics fermer », a-t-il déclaré.

Conclusion

La démission de Christian Estrosi de la présidence de la Métropole Nice Côte d’Azur marque un tournant politique majeur pour cette collectivité. Son geste vise à redéfinir les alliances politiques et à clarifier les positions des élus face aux défis actuels, en particulier la montée des extrêmes et les rivalités internes. Reste à voir comment cette initiative sera perçue par les membres du conseil métropolitain et par les citoyens de Nice et de ses environs.