Le procès de Christophe Ruggia, réalisateur accusé d’agressions sexuelles sur Adèle Haenel lorsqu’elle était mineure, s’est ouvert ce lundi 9 décembre 2024 devant le tribunal correctionnel de Paris. Les faits reprochés se seraient déroulés entre 2001 et 2004, alors qu’Adèle Haenel, âgée de 12 à 15 ans, jouait dans le film Les Diables, son premier rôle au cinéma. Christophe Ruggia, qui avait alors 36 à 39 ans, aurait exercé une emprise psychologique progressive, incluant des attouchements et des comportements inappropriés, selon les déclarations de l’actrice, qualifiées de « constantes et précises » par la juge d’instruction.
Le réalisateur nie l’intégralité des accusations, mais deux circonstances aggravantes ont été retenues : la minorité de la victime et la position d’autorité de l’accusé. L’affaire, emblématique du mouvement #MeToo en France, avait été révélée en 2019 grâce à une enquête menée par Mediapart. Initialement réticente à engager des démarches judiciaires, Adèle Haenel avait déposé plainte après l’ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet.
Ce procès est pour Adèle Haenel une étape cruciale. Selon son avocat Yann Le Bras, elle espère une reconnaissance des faits par Christophe Ruggia, bien que cela soit rare dans ce type de procès. Il s’agit également d’un nouveau moment délicat pour le cinéma français, qui continue de faire face aux conséquences du mouvement #MeToo.