Le géant des réseaux sociaux Meta a annoncé un remaniement majeur au sein de son équipe dirigeante. Joel Kaplan, un éminent républicain et vice-président actuel des politiques publiques mondiales, succèdera à Nick Clegg en tant que président des affaires mondiales. Ce changement intervient trois semaines avant l’investiture de Donald Trump, élu pour un nouveau mandat présidentiel.
Nick Clegg, ancien vice-premier ministre britannique et figure de proue des Libéraux-Démocrates, a rejoint Meta en 2018, dans le sillage du scandale Cambridge Analytica. Pendant ses sept années au sein de l’entreprise, il a joué un rôle clé dans la gestion des crises politiques, la modération des contenus et les relations avec les régulateurs américains et européens. Dans un message publié sur Facebook, Clegg a qualifié son expérience chez Meta « d’aventure unique », annonçant qu’il passerait les prochains mois à assurer la transition.
Clegg, qui avait partiellement déménagé à Londres en 2022, était depuis longtemps pressenti pour quitter ses fonctions. Il continuera à représenter Meta lors d’événements internationaux avant de « se lancer dans de nouvelles aventures ».
Joel Kaplan, une figure controversée
Joel Kaplan, ancien chef de cabinet adjoint de l’administration George W. Bush, est un lobbyiste expérimenté. À Meta, il s’est distingué par sa capacité à gérer les relations avec les conservateurs américains, souvent critiquées pour leur influence perçue sur les décisions de modération de l’entreprise. Kaplan a notamment provoqué une controverse en 2018 lorsqu’il a assisté, en tant qu’ami personnel, à l’audition de confirmation de Brett Kavanaugh, accusé d’agression sexuelle.
Sa nomination reflète les ajustements stratégiques de Meta face à l’arrivée de l’administration Trump. L’entreprise, qui a été accusée de censure par les républicains, cherche à améliorer ses relations avec le président élu et son parti, qui contrôlera les deux chambres du Congrès.
Meta et son PDG, Mark Zuckerberg, ont entretenu des relations difficiles avec Donald Trump. Lors des élections présidentielles de 2020, Trump avait accusé la plateforme de supprimer des contenus nuisibles à Joe Biden. Malgré cela, Zuckerberg a récemment dîné avec Trump et l’a publiquement félicité pour sa victoire, marquant une tentative de rapprochement.
Par ailleurs, Meta a fait un don d’un million de dollars au fonds d’inauguration de Trump. Ce geste s’inscrit dans une tendance plus large où les grandes entreprises technologiques cherchent à courtiser la nouvelle administration.
Les priorités futures de Meta
Sous la direction de Kaplan, Meta se concentrera sur la gestion des relations politiques dans un contexte de pression accrue pour équilibrer liberté d’expression et régulation des contenus. Kaplan collaborera étroitement avec David Ginsburg, vice-président des communications mondiales, et sera secondé par Kevin Martin, ancien président de la FCC, nommé vice-président des politiques mondiales.
Mark Zuckerberg a salué les contributions de Clegg, déclarant : « Nick a bâti une équipe solide qui continuera ce travail crucial. Je suis enthousiasmé par la nomination de Joel, dont l’expérience et les compétences seront essentielles dans ce rôle. » Ce changement souligne la transformation de Meta dans un paysage politique polarisé, tout en reflétant les défis auxquels les entreprises technologiques sont confrontées à l’ère des réseaux sociaux et des élections controversées.