Mesure sévère à Toulouse : 30 euros d’amende pour les retards
Depuis ce lundi 2 septembre 2024, les parents toulousains qui récupèrent leurs enfants en retard au CLAE (Centre de loisirs associés à l’école) risquent une pénalité de 30 euros. Cette mesure, annoncée en juillet par la mairie, est appliquée face à une recrudescence des retards, estimée entre 6 000 et 8 000 par an. Bien que ce montant soit perçu par certains comme un moyen dissuasif, la décision suscite de vives réactions.
Les animateurs du CLAE confirment que les retards sont fréquents, allant de 5 à 10 minutes en soirée et parfois jusqu’à 30 minutes le mercredi. Bien que ces retards puissent être occasionnels et souvent justifiés par des problèmes de transport, ils imposent aux animateurs de rester au-delà de leurs heures de travail, sans compensation.
La mairie de Toulouse défend cette pénalité, affirmant que le service CLAE, qui accueille quotidiennement 28 000 enfants, mérite respect et ponctualité. « Chaque retard mobilise deux animateurs en dehors de leurs horaires, impactant leur vie personnelle et familiale », a expliqué Adèle Berrada, directrice de l’Éducation à la mairie. Le maire Jean-Luc Moudenc ajoute que cette mesure, bien que sévère, vise une minorité de parents pour qui les retards sont devenus une habitude. Il précise que les sanctions seront appliquées de manière réfléchie, tenant compte des situations ponctuelles.
Cependant, la décision est critiquée par certains parents et syndicats. La FCPE 31, fédération de parents d’élèves, qualifie la mesure d’« injuste et discriminatoire », arguant qu’elle ne résout pas les problèmes structurels du CLAE, comme le manque chronique de personnel. Des élus locaux, comme les députés François Piquemal et Hadrien Clouet, dénoncent également la mesure, la considérant inadaptée aux parents aux horaires de travail peu flexibles.
La polémique reflète ainsi un débat plus large sur les responsabilités et les attentes liées aux services publics, notamment en matière d’éducation et de garde d’enfants, dans un contexte de pressions croissantes sur les familles et le personnel éducatif.