La Comédie-Française a annoncé la convocation de Nâzim Boudjenah, l’un de ses pensionnaires, pour un entretien préalable à un licenciement, à la suite de nouvelles accusations de menaces de mort. Cette décision fait suite à des révélations survenues lors d’une audition parlementaire le 13 janvier, où la députée écologiste Sandrine Rousseau a affirmé avoir été directement visée par des menaces de la part du comédien en juillet 2024. Cette affaire relance le débat sur la gestion des violences au sein des institutions culturelles.
Un comédien déjà sous le coup de plusieurs accusations
Nâzim Boudjenah, âgé de 52 ans, avait déjà été condamné en 2021 à six mois de prison avec sursis pour des menaces de mort envers son ex-compagne, Marie Coquille-Chambel. Malgré cette condamnation, il était resté salarié de la Comédie-Française, bien qu’éloigné des plateaux. Lors de l’audition devant la commission d’enquête parlementaire sur les violences dans le spectacle vivant, Sandrine Rousseau a révélé que le comédien avait également proféré à son encontre des menaces explicites, évoquant des actes de violences graves. Elle a porté plainte, et le procès est fixé au 6 juin prochain.
Dans son communiqué, la Comédie-Française a déclaré avoir « pris toutes les mesures nécessaires pour protéger la santé et la sécurité de ses salariées et salariés », tout en réfutant les accusations d’inaction. L’institution précise que la découverte de ces nouveaux faits justifie la convocation de l’acteur pour un éventuel licenciement.
Une réaction vivement critiquée
Malgré ces mesures, les réactions ne se sont pas fait attendre. Le collectif #MeTooThéâtre a dénoncé une gestion tardive et inadaptée, appelant à un rassemblement devant la Comédie-Française le 29 janvier pour protester contre la « culture de l’impunité ». Marie Coquille-Chambel, ancienne victime du comédien et militante active, continue de dénoncer publiquement les violences dans le milieu théâtral, notamment à travers des spectacles engagés.
L’affaire met en lumière les difficultés des grandes institutions à gérer les comportements problématiques en interne, et pose la question de la responsabilité des employeurs face à des faits graves commis hors du cadre professionnel. Avec des accusations croissantes et plusieurs procédures judiciaires en cours, le cas de Nâzim Boudjenah devient un symbole des défis auxquels le monde culturel est confronté dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles.