Au lendemain de la condamnation de Marine Le Pen dans l’affaire des assistants parlementaires du FN, la tension monte d’un cran. Une nouvelle enquête a été ouverte ce mardi 1er avril, après des menaces proférées en ligne à l’encontre des magistrats ayant rendu la décision. Dans une ambiance électrique, les institutions judiciaires s’inquiètent de plus en plus de la montée des intimidations visant leurs membres.
Dirigée par le Pôle national de lutte contre la haine en ligne, l’enquête a été confiée à la BRDP (brigade de répression de la délinquance aux personnes). Elle cible les propos menaçants visant les magistrats du tribunal correctionnel de Paris, qui ont condamné Marine Le Pen à quatre ans de prison, dont deux ans ferme aménageables, 100 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité immédiate. Une peine lourde qui compromet sérieusement les ambitions présidentielles de la cheffe du RN, et qui a déclenché une salve d’attaques verbales, certaines basculant dans la menace pure et simple. Jordan Bardella a bien tenté de calmer le jeu en condamnant les menaces, mais en qualifiant la décision de « partisane » et « disproportionnée », il souffle à son tour sur les braises.
Un climat délétère nourri par les extrêmes
Ce n’est pas la première fois que la magistrature est ciblée dans ce dossier. En début d’année, une autre enquête avait été ouverte après des menaces de mort postées sur un site d’extrême droite contre la présidente du tribunal et les deux procureurs ayant requis les peines. Désormais, certains juges se retrouvent placés sous protection. Et la justice rappelle les règles : la divulgation d’informations personnelles de magistrats est un délit passible de cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende. Les menaces de mort, elles, peuvent valoir jusqu’à cinq ans d’emprisonnement. Cyberharcèlement ? Deux ans de prison, 30 000 euros d’amende. La justice n’entend pas plier face à la pression. Mais l’atmosphère est lourde : entre décisions judiciaires explosives et campagne présidentielle en embuscade, la ligne rouge entre critique politique et mise en danger individuelle a visiblement déjà été franchie.