La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a affirmé hier (samedi) que les relations entre les États-Unis et l’Europe resteront étroites, alors que le rapprochement entre Washington et Moscou, soutenu par Donald Trump, suscite des inquiétudes à Kiev et dans de nombreux pays du vieux continent.
Meloni, s’exprimant en anglais par vidéo lors d’une conférence des conservateurs américains, a déclaré : « Nos ennemis espèrent que le président Trump prendra ses distances avec nous, mais d’après ma connaissance de lui en tant que leader fort et efficace, je parie que ceux qui espèrent des divisions se tromperont », selon l’Agence France-Presse.
La dirigeante nationaliste, qui a soutenu son pays et l’Ukraine depuis l’invasion russe de février 2022, notamment par l’envoi d’armes, a évoqué l’engagement de l’Europe et des États-Unis aux côtés de Kiev.
Elle a ajouté, elle qui est vue par ses partisans comme un médiateur potentiel entre l’Union européenne et Washington : « Nous avons fait cela ensemble au cours des trois dernières années en Ukraine, où un peuple fier lutte pour sa liberté contre l’agression brutale. Nous devons aujourd’hui continuer à travailler ensemble pour une paix juste et durable. »
Meloni n’a pas mentionné les tensions actuelles entre Washington et Kiev.
La dirigeante du parti d’extrême droite « Fratelli d’Italia » semblait défendre le vice-président américain, Jay D. Vance, après que son discours à Munich dénonçant le « recul » de la liberté d’expression en Europe ait provoqué une vague de critiques. Meloni a déclaré : « Le vice-président Vance parlait de quelque chose de plus profond, de l’identité, de la démocratie et de la liberté d’expression, en somme, du rôle et du message historique de l’Europe. »
L’opposition italienne a appelé samedi Meloni à ne pas participer à la conférence des conservateurs américains, comme l’a fait le leader du parti d’extrême droite en France, Jordan Bardella, après un salut effectué par l’ex-conseiller stratégique de Donald Trump, Steve Bannon, qu’ils ont jugé nazi, bien que ce dernier ait nié.
Bardella, qui devait prononcer un discours vendredi à Washington lors de la conférence, a annoncé qu’il « annulait son discours » après un « geste évoquant l’idéologie nazie ».
Bannon a nié avoir fait un « salut nazi » et a précisé qu’il avait agi « comme il le fait toujours ».
De son côté, le député italien de gauche, Nicola Fratoianni, a lancé un appel à Giorgia Meloni samedi : « Je demande à Giorgia Meloni : prenez soin de protéger la dignité de notre pays, né de la résistance antifasciste. Ne participez pas à ce discours » lors de la conférence politique conservatrice, le principal rassemblement annuel de la droite américaine.
Il a ajouté : « En Amérique, sous Trump, ils en viennent à aimer les salutations nazies et fascistes », faisant référence à un geste similaire effectué par le milliardaire Elon Musk il y a quelques semaines.
Elly Schlein, dirigeante du parti démocrate (centre-gauche), principal parti d’opposition, a accusé Meloni de se taire face aux déclarations du président américain Donald Trump concernant l’Ukraine, alors que l’Italie et Meloni sont des partisans principaux de Kiev.
Schlein a déclaré : « La Première ministre Giorgia Meloni n’a prononcé aucun mot concernant les insultes et attaques directes de Trump contre l’Ukraine et l’Union européenne. Elle n’a pas le courage de prendre position. »
Elle a ajouté en plaisantant : « Nous nous demandons où Giorgia Meloni veut emmener l’Italie, incapable de choisir entre le maillot de l’Italie et la casquette de Trump. »
Le vice-président de la Chambre des députés italienne et responsable important du parti « Forza Italia », Giorgio Mulè, membre de la coalition gouvernementale, a également critiqué le geste de Steve Bannon, le qualifiant de « très dangereux ».
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