Mélenchon : Un repoussoir plus puissant que Marine Le Pen aux législatives 2024

Entrevue 1

Selon des enquêtes d’opinion récentes, Jean-Luc Mélenchon, fondateur de La France insoumise (LFI), est devenu plus rejeté que Marine Le Pen, ancienne présidente du Rassemblement national (RN). Alors que le RN et ses alliés ont remporté le premier tour des législatives le 30 juin, l’extrême droite a concentré ses attaques sur le Nouveau Front populaire (NFP), visant particulièrement Mélenchon. Jordan Bardella, président du RN, qualifie « l’extrême gauche » de « menace existentielle », et le porte-parole Julien Odoul associe Mélenchon au « chaos ».

Rejet massif de Mélenchon

Un sondage Ipsos du 27 juin révèle que 78% des personnes interrogées considèrent qu’une nomination de Mélenchon à Matignon serait « une mauvaise chose », un taux de rejet supérieur à celui de Marine Le Pen, qui atteint 55%. Dans un autre sondage Ipsos, seul Éric Zemmour suscite plus de mécontentement que Mélenchon pour la présidentielle de 2027.

Accusations d’antisémitisme

Le rejet de Mélenchon s’est intensifié après l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Des cadres de LFI ont été critiqués pour leur réticence à qualifier le Hamas d’organisation terroriste, alimentant des accusations d’antisémitisme. Cette situation a exacerbé les campagnes européennes et législatives de la gauche.

La dédiabolisation de Marine Le Pen

Parallèlement, Marine Le Pen a réussi à dédiaboliser son image et celle du RN. Depuis sa prise de contrôle du parti en 2012, elle a lissé le programme et écarté les figures controversées. Sa présence à la marche contre l’antisémitisme en octobre 2023 symbolise cette transformation. En revanche, les élus LFI, qui n’y ont pas participé, ont été vivement critiqués.

Stratégies opposées à l’Assemblée nationale

Marine Le Pen a instauré une discipline stricte parmi les députés RN, optant pour une « stratégie de la cravate » visant à afficher respectabilité et courtoisie. À l’inverse, LFI a choisi une « stratégie de scandalisation », marquée par des actions médiatiques à l’Assemblée nationale, comme brandir des pancartes contre le 49.3 ou arborer les couleurs du drapeau palestinien.

Les conséquences pour le second tour des législatives

Cette dynamique pourrait influencer le vote des électeurs Renaissance en cas de duel entre le NFP et le RN. Selon un baromètre Odoxa, 47% des sondés se disent prêts à faire barrage au NFP, contre 41% au RN. La stratégie de LFI et de l’ensemble de la gauche à l’Assemblée nationale pourrait être déterminante pour l’avenir.

L’avenir de LFI sans Mélenchon

L’avenir de LFI dépendra de sa capacité à survivre sans Jean-Luc Mélenchon. Mathieu Gallard d’Ipsos souligne que la présence de Mélenchon, nécessaire au premier tour, devient un handicap pour le second. La situation de LFI une fois Mélenchon retiré de la politique sera cruciale pour sa pérennité.

En résumé, la figure de Jean-Luc Mélenchon est devenue un repoussoir majeur dans le paysage politique français, surpassant même celle de Marine Le Pen, dont le parti bénéficie d’une image moins controversée grâce à une stratégie de dédiabolisation efficace.

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