Si Mélenchon n’est plus en odeur de sainteté dans son propre camp, il y en a un qui est particulièrement remonté : François Ruffin, député sortant de la Somme, l’un des initiateurs de la création du Nouveau Front Populaire. Il avait déjà apporté son soutien à Alexis Corbière et Raquel Garrido, évincés de l’investiture par LFI lors de ces législatives, en dénonçant une “purge” dans le parti pour ceux qui avaient “l’impudence” de “s’opposer aux grands chefs”.
Jean-Luc Mélenchon s’était alors plaint d’une “vindicte personnelle”, “blessante”, de la part de François Ruffin. En campagne dans son département picard (où le RN a fait 40,43% aux européennes contre 11,06% pour LFI), ce dernier se heurte à la dégradation de l’image du leader insoumis dans l’esprit des électeurs. Il assure au micro du journaliste politique Paul Larrouturou : “C’est pas un appui Jean-Luc Mélenchon ici. C’est plutôt quelque chose qui repousse les électeurs. C’est un obstacle à la victoire du Front Populaire”.
“Sans doute qu’il est nécessaire d’aller sur les plateaux télé mais ça serait bien que les dirigeants de La France Insoumise soient ici à discuter avec les gens et combattre le Rassemblement National”, continue Ruffin en ajoutant que Jean-Luc Mélenchon “tous les deux jours, il passe à la télé pour dire qu’il se met en retrait… donc ce n’est plus du tout un retrait”.
Un nouveau tacle qui passe mal auprès de la France Insoumise. “Si Mélenchon et la FI ne t’avaient pas investi, tu n’existerais pas. Et aujourd’hui, tirer contre lui est ton assurance-vie”, répond avec colère Adrien Quatennens dans un tweet. “Rejoins le RN direct ! On gagnera du temps et de l’énergie” a-t-il ajouté.
Marie-E Desmaisons