Mélenchon propose un gouvernement NFP sans LFI : c’est toujours non pour la droite et le centre

25 août, 2024 / Entrevue

Dans une interview accordée à TF1 ce samedi 24 août, Jean-Luc Mélenchon a lancé une proposition inattendue : un gouvernement du Nouveau Front populaire (NFP) dirigé par Lucie Castets, sans aucun ministre issu de son propre parti. Il a alors interpellé les dirigeants des partis macronistes et de droite, leur demandant s’ils accepteraient de ne pas voter de motion de censure contre un tel gouvernement, permettant ainsi la mise en œuvre du programme pour lequel le NFP est arrivé en tête des élections législatives.

Cette proposition vise à déterminer si l’opposition du centre et de la droite concerne spécifiquement la présence de LFI au gouvernement ou s’ils rejettent plus largement l’idée d’un gouvernement de gauche. Lors des dernières élections législatives, la question d’un soutien à LFI pour contrer le Rassemblement national avait déjà créé des tensions au sein du centre.

Opposition ferme au centre et à droite

Les premières réactions de l’opposition ne se sont pas fait attendre. Bruno Retailleau, président des Républicains au Sénat, a rejeté l’idée d’un gouvernement inspiré par LFI, déclarant : « Pour nous, c’est non aux ministres LFI et non à un programme inspiré par LFI. Leur projet, c’est un retour aux vieilles lunes de la gauche radicale qui déclasserait la France et appauvrirait les Français. »

Naïma Moutchou, députée Horizons et vice-présidente de l’Assemblée nationale, a exprimé un avis similaire, affirmant qu’elle ne soutiendrait « aucun gouvernement qui appliquerait un programme synonyme d’aller simple pour le Venezuela ».

Débats au sein du NFP et du camp présidentiel

Aurélien Rousseau, ancien ministre de la Santé et élu NFP, a quant à lui appelé à plus de nuance dans le débat, regrettant les résumés simplistes de la position de son camp.

Enfin, Mathieu Lefèvre, député du groupe présidentiel Ensemble pour la République, a lui aussi menacé de voter la censure si le programme des insoumis était appliqué, évoquant notamment la hausse des impôts, le désarmement de la police et la fin de la dissuasion nucléaire.

Ces réactions du camp présidentiel ont suscité la colère de Farida Amrani, députée LFI, qui y voit la preuve que le refus d’un gouvernement Castets n’était qu’un prétexte pour écarter la gauche, accusant les macronistes de représenter un danger pour la démocratie.

La proposition de Jean-Luc Mélenchon semble donc avoir jeté un pavé dans la mare, révélant les lignes de fracture profondes qui persistent entre les différentes forces politiques françaises.