Les députés débutent ce lundi l’examen du projet de loi d’urgence pour Mayotte, premier texte du gouvernement de François Bayrou, visant à accélérer la reconstruction de l’archipel dévasté par le cyclone Chido en décembre dernier. Ce texte de 22 articles prévoit des dérogations aux règles d’urbanisme et des mesures sociales temporaires, mais il est critiqué pour son manque d’ambition et son absence de solutions aux problématiques migratoires.
La rapporteure Estelle Youssouffa (Liot) et d’autres élus locaux ont dénoncé un texte élaboré « sans consultation » et « largement muet » sur des questions essentielles. Les amendements proposés par la droite et l’extrême droite pour inclure des mesures migratoires ont été jugés irrecevables. Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a précisé que ces enjeux seront traités dans une future « loi programme » attendue en mars.
La gauche, bien que critique, a choisi de s’abstenir, soulignant l’urgence de reconstruire des infrastructures vitales comme les écoles et les logements. Dominique Voynet, députée écologiste, a qualifié certaines mesures, comme l’encadrement de la vente de tôle, de « choquantes » mais a reconnu la nécessité d’adopter rapidement ce texte pour répondre à la « situation catastrophique ».
La reconstruction de Mayotte, le département le plus pauvre de France, reste un défi immense. Alors que les enseignants reprennent ce lundi dans des établissements en grande partie endommagés, le texte, s’il est adopté, permettra à l’État d’accélérer les travaux jusqu’à fin 2027. Toutefois, le débat promet d’être tendu, les enjeux de fond étant relégués à de futures discussions législatives.