Quelques jours après le passage dévastateur du cyclone Chido, Miss Mayotte 2024, Zaya Toumbou, a pris la parole pour alerter sur la situation critique de l’archipel. Dans un entretien accordé au Parisien, elle a évoqué les immenses besoins humanitaires des Mahorais et la détresse des habitants face aux dégâts causés par cette catastrophe naturelle.
Le cyclone Chido a frappé Mayotte le 14 décembre, jour de l’élection de Miss France 2025 à Dijon, remportée par Miss Martinique, Angélique Angarni-Filopon. Selon un bilan provisoire, la catastrophe a causé au moins 31 morts et 2 500 blessés. Les images qui circulent montrent des destructions considérables : maisons éventrées, infrastructures ravagées et des milliers de personnes sans abri.
Zaya Toumbou a confié avoir ressenti une “profonde angoisse” en apprenant l’ampleur des dégâts, alors qu’elle se trouvait encore en métropole pour le concours. “Je n’arrivais à joindre personne. Tout est coupé : électricité, télécommunications, Internet. Mon père a réussi à m’appeler, il va bien, mais il n’a aucune nouvelle de mes tantes, de mes cousins ou cousines”, a-t-elle raconté.
Originaire de Mayotte par son père, mais ayant grandi entre le Maroc, le Ghana et la France métropolitaine, Zaya Toumbou s’est installée sur l’île en août après son élection pour se reconnecter à ses racines. Aujourd’hui en région lyonnaise pour les fêtes de fin d’année, elle espère retourner sur place dès que la situation sera plus stable : “Je pense pouvoir rentrer fin janvier ou début février, quand les choses se seront un peu calmées.”
Zaya Toumbou avait déjà exprimé son désarroi au lendemain de la catastrophe, lors d’une interview accordée à France Info. “Voir les images, c’est déchirant. On se sent impuissant, on veut aider, mais on ne sait même pas ce qui se passe là-bas ni dans quel état sont nos proches.”
Le 19 décembre, le président Emmanuel Macron s’est rendu à Mayotte pour constater les dégâts et rencontrer les habitants. Sa visite a cependant été marquée par de vives tensions. À Pamandzi, sur l’île de Petite-Terre, des Mahorais en colère ont crié “démission, démission” et reproché au président un manque de réactivité face à l’urgence. “De l’eau, de l’eau !”, ont scandé des mères de famille, exigeant des solutions concrètes pour les sinistrés.
Face aux critiques, Emmanuel Macron a tenté de se défendre mais ses propos ont suscité une polémique. “Ce n’est pas moi le cyclone, je ne suis pas responsable !”, a-t-il déclaré, avant d’ajouter : “Si vous n’étiez pas la France, vous seriez 10.000 fois plus dans la merde.” Ces phrases, largement reprises sur les réseaux sociaux, ont alimenté un débat sur la gestion de la crise par les autorités.
Alors que la colère des habitants grandit, les Mahorais attendent toujours des réponses concrètes et une aide rapide pour reconstruire leur île. Pour Zaya Toumbou, cette mobilisation est essentielle : “Mayotte a besoin de soutien, de solidarité. Nous sommes une partie de la France, et nous méritons qu’on nous tende la main.”