Matthieu Pigasse, banquier d’affaires et patron de médias, affirme vouloir mobiliser ses entreprises « pour contrer l’extrême droite ». Actionnaire du Monde, de Radio Nova, et des Inrockuptibles, il assume ce qu’il appelle un « combat culturel ». Dans une interview accordée à Libération, il critique la montée de la droite nationale et souligne la nécessité d’une société ouverte et progressiste. « Je veux mettre les médias que je contrôle au service de cette conception du monde », déclare-t-il.
Sous sa direction, Radio Nova a connu une transformation notable, notamment avec le recrutement de Guillaume Meurice, humoriste ouvertement d’extrême gauche licencié par Radio France. La station, qui affiche désormais une audience doublée, incarne selon lui un espace mêlant musique et humour engagé, fidèle à ses racines. Pigasse défend cette approche comme un moyen de « dire des choses que d’autres ne disent plus ».
Le financier ne mâche pas ses mots face à ce qu’il qualifie de complaisance entre certains dirigeants d’entreprise et l’extrême droite. Il dénonce une attitude paradoxale : des chefs d’entreprise séduits par le programme économique du Rassemblement national, mais prompts à solliciter des aides publiques. Il cite Vincent Bolloré comme l’exemple le plus frappant de cette dynamique qu’il considère néfaste.
Engagé politiquement, Matthieu Pigasse a soutenu le Nouveau Front Populaire (NFP) lors des législatives anticipées de 2024, appelant à faire barrage au Rassemblement national. Il défend une fiscalité renforcée sur les hauts revenus et les grandes entreprises comme levier pour une meilleure solidarité, tout en réfutant les discours alarmistes sur la dette publique française.
Enfin, Pigasse se dit optimiste pour l’avenir de ses projets dans les médias. Avec des succès comme le festival Rock en Seine et l’expansion de Mediawan, il promet une année 2025 marquée par des investissements ambitieux. « Je mets mes ressources financières au service de mes idées », conclut-il, en revendiquant son engagement en faveur d’un modèle économique et social progressiste.