Matteo Salvini, vice-Premier ministre italien et chef du parti La Ligue, a été relaxé vendredi par le tribunal de Palerme dans un procès où il était accusé d’abus de pouvoir et de privation de liberté. L’affaire concernait son rôle dans le blocage en mer de 147 migrants à bord du navire humanitaire Open Arms en août 2019, alors qu’il occupait les fonctions de ministre de l’Intérieur.
Après trois semaines d’impasse qui avaient suscité une large indignation internationale, les migrants avaient finalement été autorisés à débarquer sur l’île de Lampedusa suite à une décision de justice. Le juge Roberto Murgia a annoncé la relaxe en déclarant que « le délit n’est pas établi ». Cette décision a été accueillie par des applaudissements des soutiens de Salvini présents dans la salle d’audience.
Peu après l’annonce, Matteo Salvini s’est exprimé en réaffirmant sa fierté concernant sa politique migratoire stricte. « J’ai tenu mes promesses. J’ai lutté contre l’immigration de masse et je suis fier d’avoir défendu mon pays. Je le referais sans hésiter », a-t-il déclaré. Son avocate, Giulia Bongiorno, a souligné dans sa plaidoirie que le droit italien ne sanctionne pas ceux qui s’opposent au débarquement de migrants sur le territoire national. Elle a dénoncé une « instrumentalisation des migrants » visant à discréditer des figures politiques controversées.
La relaxe de Salvini a suscité des réactions variées. Parmi ses soutiens, on compte le Premier ministre hongrois Viktor Orban, la députée française Marine Le Pen et le milliardaire américain Elon Musk. Giorgia Meloni, actuelle Première ministre italienne, bien qu’ayant des différends personnels avec Salvini, a également pris sa défense. Son gouvernement poursuit une politique migratoire dans la lignée de celle de Salvini, avec des restrictions accrues pour les navires humanitaires.
En 2019, Salvini avait instauré une politique des « ports fermés », interdisant l’accès aux navires de secours transportant des migrants depuis les côtes nord-africaines. L’équipage de l’Open Arms avait alerté sur des conditions sanitaires dégradées à bord, notamment une épidémie de gale, tandis que Salvini minimisait les risques encourus. Ce procès intervient dans un contexte tendu, où la justice italienne conteste également les récentes mesures migratoires du gouvernement Meloni, comme la création de centres d’asile en Albanie.
Le tribunal de Palerme avait été saisi après la levée de l’immunité parlementaire de Salvini en 2020. Une procédure similaire concernant le blocage de 116 migrants à bord du navire Gregoretti avait été abandonnée en 2021.