L’histoire se répète, toujours dans l’indifférence générale. Comme les chrétiens d’Orient, chassés, persécutés, exterminés par la barbarie islamiste en Syrie et en Irak, les chrétiens d’Afrique subissent à leur tour le joug d’un fanatisme sanguinaire. Cette fois, c’est au Congo, dans la province du Nord-Kivu, qu’une nouvelle horreur vient d’être perpétrée : 70 chrétiens ont été capturés, ligotés et massacrés dans une église protestante par des combattants islamistes affiliés à l’État islamique.
Les faits se sont déroulés entre le 12 et le 15 février dans le village de Maiba, non loin de Lubero. Les Forces démocratiques alliées (ADF), une milice islamiste née en Ouganda et désormais affiliée à Daesh, ont investi la région, prenant en otage une centaine de civils. Selon des sources locales, une partie des captifs aurait été contrainte de suivre les terroristes dans une marche forcée à travers la jungle, jusqu’à ce que l’épuisement condamne les plus faibles. Les autres, hommes, femmes, enfants et vieillards, ont été enfermés dans une église avant d’être exécutés à coups de machette et de marteau.
Il aura fallu attendre plusieurs jours avant que la nouvelle de ce carnage n’émerge, relayée timidement par quelques médias chrétiens et des ONG engagées sur le terrain. Mais où sont les grands titres de la presse occidentale ? Où sont les indignations officielles de Bruxelles, de Paris ou de Washington ? Pas un mot de l’ONU. Pas une condamnation des chancelleries européennes. Pourtant, les morts sont là, gisant dans une église transformée en charnier.
Le constat est cruel, mais sans appel : ces victimes n’avaient pas le bon profil. Africains et chrétiens, ils n’intéressent personne. Si ces massacres avaient visé d’autres communautés, la machine politico-médiatique se serait mise en branle en quelques heures. Mais des chrétiens égorgés par des islamistes en Afrique ? Cela ne fait pas vendre, cela ne mobilise pas.
Depuis des années, l’Afrique est le théâtre d’un djihad rampant qui, sous des formes diverses, poursuit la même finalité : chasser ou soumettre les communautés chrétiennes. Au Nigéria, Boko Haram enlève des fillettes chrétiennes pour en faire des esclaves sexuelles. Au Sahel, des églises sont incendiées et des prêtres assassinés par les groupes liés à Al-Qaïda. Désormais, en République démocratique du Congo, Daesh avance à visage découvert, et l’État congolais, incapable de contenir la menace, assiste impuissant à l’installation d’un califat sanguinaire dans l’est du pays.
