Un tournant pour Lille. La maire socialiste Martine Aubry a annoncé ce jeudi 6 mars qu’elle quittera son poste à la mi-mars, après 24 années à la tête de la ville. Cette décision, officialisée dans un entretien au Monde, marque la fin d’une longue carrière politique entamée en 1995 sous l’égide de Pierre Mauroy. Son successeur désigné est Arnaud Deslandes, son premier adjoint.
L’ancienne ministre du Travail de François Mitterrand et de Lionel Jospin, architecte des 35 heures, a justifié son départ par la nécessité de laisser la place à une nouvelle génération. Elle laisse derrière elle une ville transformée et un bilan qu’elle juge positif. « Les engagements pris auprès des Lillois sont réalisés ou en passe de l’être », a-t-elle déclaré.
Cette annonce intervient à un an des élections municipales de 2026. Pour le Parti socialiste, cette transition anticipée vise à consolider l’ancrage à gauche de Lille et éviter un scénario incertain face aux écologistes et à la droite. Ses adversaires dénoncent cependant un « arrangement politique » destiné à maintenir le PS au pouvoir.
Avec ce départ, Martine Aubry tourne définitivement la page de la politique après trois décennies de mandats électifs. Son retrait laisse entrevoir une recomposition du paysage politique lillois, avec une bataille municipale qui s’annonce déjà intense.