Le tribunal correctionnel de Marseille a condamné ce lundi le propriétaire de 29 appartements insalubres à trois ans de prison, dont deux ferme, assortis d’un mandat de dépôt différé. Il lui est reproché d’avoir loué ces logements délabrés à des locataires précaires, souvent en situation irrégulière, malgré un arrêté de péril pris par la municipalité.
Surnommée « bidonville vertical » par l’avocat de la ville, la résidence du Gyptis était dans un état de délabrement avancé. La présidente du tribunal a pointé une « logique purement financière », dénonçant l’exploitation de la vulnérabilité des locataires.
En plus de sa peine de prison, le propriétaire devra rembourser 63 467 euros de loyers aux anciens locataires et verser 35 000 euros de dommages et intérêts pour le préjudice moral, ainsi que 5 750 euros de frais d’avocat. La ville de Marseille sera également indemnisée à hauteur de 137 500 euros.
L’homme dispose de dix jours pour faire appel, mais cette condamnation marque une nouvelle étape dans la lutte contre l’habitat indigne à Marseille, où plusieurs immeubles insalubres ont déjà fait l’objet de mesures judiciaires et administratives ces dernières années.