Marion Maréchal annonce la création de son mouvement politique « Identité-Libertés »

07 octobre, 2024 / Entrevue

Dans un entretien accordé au Figaro, Marion Maréchal, députée européenne et ancienne membre de Reconquête, a officiellement annoncé la création de son propre mouvement politique baptisé Identité-Libertés (IDL). Ce nouveau parti vise à rassembler les forces du camp national en vue de renforcer l’union des droites et de soutenir la candidature de Marine Le Pen à la prochaine élection présidentielle.

Un mouvement pour la coalition nationale

Marion Maréchal explique que son objectif est de bâtir une coalition structurée aux côtés de Marine Le Pen, Jordan Bardella et Éric Ciotti. Le modèle qu’elle souhaite suivre est inspiré des alliances qui ont permis aux idées de droite de triompher dans plusieurs pays européens. Maréchal défend une « droite civilisationnelle », anti-woke, anti-assistanat et opposée à ce qu’elle appelle le « racket fiscal ». Elle souhaite rompre avec ce qu’elle qualifie de « socialisme mental » qui, selon elle, guide depuis trop longtemps les politiques publiques en France.

Maréchal soutient que le Rassemblement national doit rester le cœur de cette coalition, étant donné sa place de premier parti de France. Elle annonce donc qu’elle travaillera pour que cette droite unifiée gagne la majorité à l’Assemblée nationale, avec une représentation forte de la droite qu’elle incarne.

Un parti pour défendre l’identité et les libertés

Le nom de son mouvement, Identité-Libertés, est loin d’être anodin. Maréchal met en avant la défense de l’identité française, avec un programme axé sur la réduction drastique de l’immigration, le refus de l’islamisation, et la réaffirmation de l’héritage chrétien de la France. Le second pilier du parti est la défense des libertés concrètes – telles que la liberté d’expression, la liberté économique et la liberté scolaire – qu’elle estime de plus en plus menacées.

Marion Maréchal justifie le lancement de ce parti par une situation qu’elle juge « dramatique » en France. Selon elle, le pays est asphyxié par la dette, fracturé par le communautarisme et menacé par l’islamisme. Elle affirme qu’il est nécessaire de préparer dès aujourd’hui la victoire de demain, soulignant l’importance de convaincre les Français encore hésitants, notamment ceux qui se sont abstenus ou qui refusent de soutenir une droite divisée.

Une rupture avec Reconquête

Bien que ses convictions n’aient pas changé depuis son entrée en politique, Marion Maréchal marque une rupture claire avec Reconquête, le parti d’Éric Zemmour qu’elle avait rejoint en 2022. Elle critique la direction de Reconquête pour avoir voulu faire de Jordan Bardella leur principal adversaire, alors qu’elle souhaitait se concentrer sur la lutte contre la gauche. Ce désaccord a conduit à son départ, suivi par de nombreux cadres du parti. Elle estime aujourd’hui qu’il est irresponsable de diviser le camp national face aux enjeux actuels.

Avec ce nouveau mouvement, Marion Maréchal ambitionne de briser le « cordon sanitaire » autour de la droite nationale, comme elle l’a déjà fait au Parlement européen avec le groupe des Conservateurs et réformistes européens. Son prochain objectif : une tournée des régions pour structurer son mouvement en vue des élections municipales et législatives. Des députés européens et nationaux, ainsi que plusieurs personnalités de droite, l’ont déjà rejoint dans cette aventure politique, apportant un soutien immédiat à Identité-Libertés. Avec cette nouvelle initiative, Marion Maréchal espère donner un souffle nouveau à la droite française et rassembler un électorat de droite, voire de centre-droit, qui a, selon elle, manqué lors des dernières législatives.