Marine Le Pen a pour la première fois admis que la rafle du Vel d’Hiv avait été ordonnée par les autorités françaises. Lors d’un hommage aux victimes de cette tragédie, elle a déclaré : « Le 16 juillet 1942, les autorités françaises balafraient la France en ordonnant l’infâme rafle du Vel d’Hiv. Les victimes de cette tragédie n’appartiennent pas qu’à l’Histoire. Leur supplice et leur mémoire nous rappellent que le fléau de l’antisémitisme n’a pas disparu et qu’il se repaît aujourd’hui de discours de haine d’une extrême gauche et des islamistes qui ont pris pour cible nos compatriotes juifs. »
Un changement de position
Ce changement de position marque un tournant pour la leader du Rassemblement National. En avril 2017, Marine Le Pen avait suscité une vaste polémique en affirmant que « la France n’est pas responsable du Vel d’Hiv ». Ses déclarations avaient alors été vivement critiquées par ses adversaires politiques et plusieurs associations juives. Elle s’était justifiée en évoquant les positions des anciens présidents Charles de Gaulle et François Mitterrand, qui avaient également refusé de reconnaître la responsabilité de la France dans cette tragédie.
Gestes envers la communauté juive
Depuis, Marine Le Pen a multiplié les gestes envers la communauté juive, particulièrement après l’attaque du 7 octobre et sa participation à une marche contre l’antisémitisme en novembre à Paris. Serge Klarsfeld, célèbre chasseur de nazis, avait récemment déclaré à l’AFP qu’il faisait « le pari que c’est sincère ». Klarsfeld et son épouse Beate avaient posé comme conditions à Marine Le Pen de reconnaître la loi Gayssot de 1990, qui réprime le négationnisme, et le discours de Jacques Chirac de 1995 sur la responsabilité de l’État français dans la déportation des Juifs.
La rafle du Vel d’Hiv
En juillet 1942, plus de 13.000 Juifs avaient été arrêtés à la demande des nazis et sur ordre du gouvernement français de l’époque. Parqués au Vélodrome d’Hiver, ces hommes, femmes et enfants avaient ensuite été acheminés vers les camps d’extermination nazis. Cette reconnaissance par Marine Le Pen constitue donc un geste symbolique fort, reflétant une prise de conscience tardive mais significative de la part de la dirigeante du Rassemblement National.
La reconnaissance de cette responsabilité par Marine Le Pen pourrait contribuer à apaiser les tensions et à renforcer la lutte contre l’antisémitisme en France, dans un contexte politique et social marqué par des discours de haine et des divisions profondes.
Hector M.