En déplacement à Mayotte, Marine Le Pen a dénoncé lundi le manque de réactivité du gouvernement face aux promesses de reconstruction après le passage dévastateur du cyclone Chido. Lors d’une visite au centre hospitalier de Mamoudzou, partiellement fonctionnel après les dégâts causés par les pluies torrentielles, elle a estimé que son rôle était de « sonner la cloche » pour rappeler les engagements non tenus.
Le cyclone, qui a fait au moins 39 morts et détruit des milliers d’habitations précaires, a laissé des milliers de foyers sans électricité et plongé les services publics dans une crise profonde. L’hôpital général, désormais opérationnel à 76 %, est soutenu par un hôpital de campagne déployé par le gouvernement. Cependant, Marine Le Pen pointe des urgences saturées et des infrastructures insuffisantes, appelant à mobiliser des ONG et des fondations humanitaires pour combler le manque de personnel médical.
La présidente du Rassemblement National, qui avait obtenu 59,1 % des suffrages à Mayotte lors du second tour de la présidentielle de 2022, a également critiqué la gestion de l’immigration clandestine. Elle a affirmé qu’aucune solution durable ne serait possible sans s’attaquer à ce problème, appelant à amender le projet de loi d’urgence prévu prochainement en Conseil des ministres.
Les ministres Manuel Valls, Bruno Retailleau et Sébastien Lecornu ont de leur côté annoncé des mesures de fermeté contre l’immigration irrégulière. Mayotte, où la moitié des 320 000 habitants ne possèdent pas la nationalité française, pourrait accueillir entre 100 000 et 200 000 personnes supplémentaires en situation illégale, selon des estimations officielles.
François Bayrou a proposé un recensement de la population et évoqué la possibilité de restreindre davantage le droit du sol, une demande soutenue par le Rassemblement National. Toutefois, cette position divise le gouvernement, Élisabeth Borne estimant qu’il existe « d’autres mesures possibles » pour résoudre ces tensions.
Marine Le Pen conclura son déplacement en visitant des zones reculées de l’île, toujours difficiles d’accès, pour rencontrer les élus et sinistrés locaux. Cette visite, la première d’une figure métropolitaine de l’opposition depuis le cyclone, renforce sa position sur une île où le RN s’est solidement implanté.