À la veille des élections européennes, Marine Le Pen, la dirigeante du Rassemblement National, appelle Giorgia Meloni, Première ministre italienne, à unir leurs forces pour former un super-groupe de droite au Parlement européen. Cette alliance entre le groupe Identité et Démocratie (ID) et les Conservateurs et Réformistes européens (ECR) constituerait le deuxième plus grand bloc au sein de l’assemblée.
L’extrême droite européenne est sur le point de réaliser de bons résultats lors des élections qui se dérouleront du 6 au 9 juin. Cependant, la coopération entre les différents partis nationaux reste incertaine, notamment en raison des divergences sur des sujets comme l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Marine Le Pen a déclaré au journal italien Corriere della Sera : « C’est le moment de s’unir, ce serait vraiment utile. Si nous y parvenons, nous deviendrons le deuxième groupe du Parlement européen. Je pense que nous ne devrions pas laisser passer une telle occasion. » Cette déclaration fait écho à l’objectif de Giorgia Meloni de rassembler les partis de droite européens.
Giorgia Meloni a réaffirmé cette ambition dans une interview accordée lundi 20 mai. Elle a souligné l’importance de construire une majorité alternative à celle formée par le Parti populaire européen (PPE) et les socialistes, qui ont dominé les cinq dernières années. Elle a déclaré : « Je veux tenter, tâche difficile mais fascinante, de reproduire en Europe ce qui a été fait en Italie, en unissant des partis compatibles dans leur vision bien qu’ayant des nuances complètement différentes et en envoyant la gauche dans l’opposition. »
Actuellement, le Rassemblement national de Marine Le Pen est membre du groupe ID, tandis que le parti Frères d’Italie de Giorgia Meloni fait partie de l’ECR. La proposition de Le Pen intervient peu après l’expulsion de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) du groupe ID à cause de scandales répétés.
Les projections actuelles suggèrent que l’ID obtiendrait 68 sièges et l’ECR 71 sièges, totalisant 139 députés sur les 720 du Parlement européen. Si l’AfD et le parti hongrois Fidesz rejoignaient cette coalition, l’extrême droite pourrait atteindre plus de 165 sièges. En comparaison, les dernières prévisions donnent 174 sièges au PPE et 144 aux Socialistes et Démocrates.
La proposition de fusion entre ID et ECR pourrait marquer un tournant dans la politique européenne, en offrant une nouvelle force unie à l’extrême droite, capable de peser significativement dans les décisions du Parlement.