En déplacement au Salon de l’agriculture, Marine Le Pen a vivement rejeté l’idée d’une mise en commun de la dissuasion nucléaire française au sein de l’Union européenne. « La dissuasion nucléaire française doit rester française. On ne doit pas la partager, encore moins la déléguer », a-t-elle déclaré, en réponse à l’ouverture du débat proposée par Emmanuel Macron.
Le président Macron s’est en effet dit prêt à discuter d’une dissuasion européenne, notamment en réponse à la montée des tensions entre l’Europe et les États-Unis de Donald Trump, dont le rapprochement avec la Russie inquiète certains dirigeants. Friedrich Merz, le futur chancelier allemand, a récemment plaidé pour une réflexion sur la sécurité nucléaire européenne, dans l’éventualité où l’OTAN ne garantirait plus la protection du continent.
Marine Le Pen rejette catégoriquement ce scénario, estimant que la France ne doit pas céder son indépendance stratégique. « La France a un rôle immense à jouer parce qu’elle est la seule puissance dotée de l’arme nucléaire de l’Union européenne », a-t-elle insisté.
Elle a également commenté l’échange tendu entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, qu’elle a jugé « normal » dans le cadre de discussions diplomatiques, bien qu’elle ait reconnu « l’émotion légitime » suscitée par la confrontation publique. Contrairement à d’autres responsables européens, elle refuse de remettre en cause l’alliance avec Washington : « Ceux qui disent que les États-Unis ne sont pas nos alliés ne sont pas raisonnables. Sortir de l’OTAN ? Bien sûr que non. »
Alors que le débat sur la souveraineté militaire européenne s’intensifie, Marine Le Pen se positionne une nouvelle fois en défenseuse d’une France maîtresse de ses choix stratégiques et réfractaire à toute intégration militaire sous l’égide de Bruxelles.