La cheffe de file du Rassemblement national, Marine Le Pen, a exprimé ce jeudi à Bruxelles ses doutes quant à la capacité de l’Union européenne à renforcer sa politique migratoire. Cependant, elle a salué les changements d’attitude de plusieurs États membres, qui semblent s’aligner sur ses positions de longue date concernant la gestion des flux migratoires.
« Quand l’Allemagne commence à rétablir des contrôles aux frontières et que les pays du nord disent « stop », cela montre qu’ils commencent à écouter ce que nous disons depuis des années », a déclaré Marine Le Pen, à son arrivée à une réunion des Patriotes pour l’Europe, troisième force politique au Parlement européen.
Sur ce sujet, Marine Le Pen n’était pas seule à estimer que les choses évoluent en Europe. Geert Wilders, homme politique néerlandais et fervent opposant à l’immigration, a également souligné un « nouveau vent qui souffle en Europe », mettant en avant une prise de conscience généralisée au sein de plusieurs nations européennes.
Cette rencontre, la première depuis la formation du groupe Patriotes pour l’Europe à la suite des élections européennes de juin dernier, s’est tenue dans un bâtiment consulaire hongrois à Bruxelles. Elle a rassemblé plusieurs figures emblématiques de la droite nationaliste européenne, dont Viktor Orban, Premier ministre hongrois, et Matteo Salvini, vice-Premier ministre italien. Étaient également présents des représentants du parti espagnol Vox et du Vlaams Belang, parti nationaliste belge néerlandophone.
Critiques envers la Commission européenne
Marine Le Pen a toutefois émis des réserves quant à la volonté de la Commission européenne de prendre des mesures concrètes pour limiter l’immigration. « La Commission, pour des raisons idéologiques, favorise cette immigration. Je ne lui fais pas confiance pour résoudre ce problème », a affirmé la leader du Rassemblement national (RN). Elle a notamment proposé que les demandes d’asile soient traitées directement dans les pays d’origine ou de transit, une mesure qui, selon elle, permettrait un meilleur contrôle des flux migratoires.
Son acolyte au sein du RN, Jordan Bardella, a quant à lui appelé l’UE à durcir sa position vis-à-vis des pays refusant de reprendre leurs ressortissants en situation irrégulière. Il a proposé de suspendre les visas pour ces pays. « Aucun visa ne devrait être délivré à un pays qui refuse de récupérer ses ressortissants. Il faut agir vite, sinon nous serons submergés », a-t-il déclaré.
La montée en puissance des nationalistes
Grâce à la montée de l’extrême droite lors des dernières élections européennes, le groupe Patriotes pour l’Europe s’est hissé à la troisième place au Parlement européen, derrière le Parti populaire européen (PPE) et les Socialistes et Démocrates (S&D). Cette percée politique reflète une évolution significative dans le paysage politique européen, marquée par une crispation croissante sur les questions migratoires.
Ainsi, au-delà des doutes sur l’engagement de l’UE, les représentants de cette droite nationaliste ont souligné que les changements observés dans plusieurs États membres témoignent d’un alignement progressif avec leurs préoccupations, renforçant l’idée que leur influence politique ne cesse de croître en Europe.