Marine Le Pen : « C’est ma mort politique qui est réclamée »
Le procès des assistants parlementaires du Rassemblement national (RN) a pris un tournant majeur avec les réquisitions sévères du parquet de Paris. Marine Le Pen, au cœur de l’affaire, a vivement réagi, qualifiant ces demandes de « révoltant(es) » et « outranci(ières) » lors de son passage au journal télévisé de TF1 ce vendredi soir.
Le parquet a requis cinq ans de prison, dont trois avec sursis, ainsi qu’une peine de cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire. Cette dernière, si elle est retenue, rendrait Marine Le Pen inapte à se présenter à l’élection présidentielle de 2027, même en cas d’appel. Une amende de 300.000 euros a également été demandée.
Selon le parquet, Marine Le Pen serait au centre d’un « système organisé » visant à détourner des fonds européens pour financer les activités du RN. L’accusation parle d’un dispositif visant à transformer le Parlement européen en « vache à lait » au bénéfice du parti.
Marine Le Pen riposte
Face à ces accusations, l’ex-présidente du RN a dénoncé un procès à charge, estimant que « ce n’est pas la justiciable qui est jugée, mais la cible politique ». Selon elle, les réquisitions équivalent à « une peine de mort politique avec exécution provisoire ». Réaffirmant son innocence et celle de son parti, elle a déclaré : « Nous n’avons violé aucune des lois françaises ni des règlements du Parlement européen. »
Marine Le Pen a également exprimé son indignation face à une procédure qu’elle considère comme une entrave démocratique. « Ce sentiment de révolte, que je ressens profondément, des millions de Français le ressentent avec moi », a-t-elle assuré, estimant que cette affaire vise à « empêcher le peuple français de voter pour la candidate qu’il souhaite ».
Le RN, par la voix de son président Jordan Bardella, a dénoncé un procès « non de justice mais de vengeance ». Une pétition a été lancée sur les réseaux sociaux, appelant à « soutenir Marine » et à « défendre la démocratie ». Le parti qualifie la procédure d' »ingérence manifeste dans l’organisation de la vie parlementaire » et accuse la justice d’être instrumentalisée pour éliminer « la véritable opposition ».
La suite du procès
Le procès, qui a débuté le 30 septembre, se concentre sur des soupçons d’emplois fictifs au sein du Parlement européen. Les plaidoiries de la défense commenceront la semaine prochaine. Si le tribunal suit les réquisitions, cela marquerait un coup d’arrêt majeur pour les ambitions présidentielles de Marine Le Pen en 2027, et une reconfiguration possible de la scène politique française.
La décision des juges, attendue avec une attention particulière, pourrait bien redéfinir les dynamiques entre justice et politique à l’approche des prochaines échéances électorales.