Marine Le Pen annonce une motion de censure et soutient celle de la gauche

Entrevue 1

Le Rassemblement national (RN), par la voix de Marine Le Pen, a annoncé lundi qu’il votera non seulement sa propre motion de censure, mais également celle déposée par le Nouveau Front populaire (NFP), regroupant les forces de gauche. Une alliance ponctuelle mais décisive qui pourrait renverser le gouvernement de Michel Barnier, nommé il y a seulement trois mois.

Un gouvernement sur le point de tomber

Avec 124 députés du RN et les 192 du NFP, les deux motions de censure cumulent 316 voix, dépassant largement la majorité absolue de 288 voix nécessaire pour faire tomber le gouvernement. Marine Le Pen a justifié cette décision en dénonçant un budget qu’elle juge « profondément injuste » et un Premier ministre « sourd aux attentes des Français et de 11 millions d’électeurs du RN ».

« Nous voterons toutes les motions de censure, qu’elles viennent de la gauche ou d’ailleurs », a affirmé Marine Le Pen dans un message ferme, ajoutant que « Michel Barnier n’a pas respecté les engagements de dialogue pris lors de son discours de politique générale ».

Le recours à l’article 49.3 pour faire adopter le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2025 a cristallisé les mécontentements. Le RN, tout comme le NFP, accuse le gouvernement de « déni de démocratie ». Jordan Bardella, président du RN, a ajouté sur X : « Il n’y a pas d’issue pour un gouvernement qui ignore l’urgence sociale et refuse de relancer la croissance. »

Un tournant politique

Cette convergence entre le Rn, la gauche et l’extreme-gauche bien que circonstancielle, pourrait marquer un tournant dans l’histoire parlementaire récente. Si la motion est adoptée, Michel Barnier deviendra le Premier ministre au mandat le plus court sous la Ve République, un fait sans précédent.

Le gouvernement Barnier semble incapable de rassembler une majorité stable, face à des oppositions désormais prêtes à s’unir contre lui. Si la motion de censure est adoptée, Emmanuel Macron devra rapidement désigner un nouveau chef de gouvernement ou envisager une dissolution de l’Assemblée nationale.

Les prochaines heures s’annoncent décisives pour l’exécutif, alors que la classe politique et l’opinion publique attendent avec impatience l’issue du vote.

Thumbnail