Marie-Caroline Le Pen, Jérôme Sainte-Marie, Charles Prats ces candidats RN qui ne sont pas passés

11 juillet, 2024 / Entrevue

Alors que le groupe Rassemblement national fait sa rentrée parlementaire ce mercredi, certaines têtes d’affiche manquent à l’appel. 

Dimanche 7 juillet au soir, la victoire fut sans aucun doute pour les castors, excellant dans leurs hold up démocratiques. Parmi les déçus de ce second tour, certaines prises de guerre ou personnalités phares du Rassemblement national

Il n’y aura pas deux sœurs à l’Assemblée 

Investie dans la Sarthe, Marie-Caroline Le Pen ne sera pas députée aux côtés de sa sœur benjamine Marine. A 20h, TF1 annonce son élection, avant de rétropédaler une heure après. Une erreur qui n’a sans doute pas plu à l’intéressée et son entourage, suscitant pour eux un faux espoir dont ils se seraient bien passés ce 7 juillet : 

Le sondeur du RN ne siégera pas demain 

Du côté des Hautes-Alpes, Jérôme Sainte-Marie est aussi battu in extremis par la candidate Nouveau Front Populaire. Arrivé pourtant en tête d’une triangulaire au premier tour, il sort finalement perdant à 48,4% des voix. 

Si sa défaite personnelle n’était pas suffisante, certains cadres du Rassemblement national entendent lui faire porter le chapeau de l’échec collectif. Après leurs erreurs de casting de Gilles Pennelle qui a posé sa démission en début de semaine, Jérôme Sainte-Marie pourrait bien lui aussi être sur la sellette. Responsable de l’école des cadres du parti, le « campus Héméra », Jérôme Sainte-Marie est pointé du doigt pour l’absence de formation et de professionnalisation du parti en l’espace de deux ans. 

Une législature sans l’expertise de Charles Prats

Cette 17e législature s’ouvre donc sans la présence du très médiatique Charles Prats, investi sous la double bannière LR-RN en Haute-Savoie. 

Arrivé en tête au premier tour dans sa 6e circonscription, le spécialiste de la lutte contre la fraude sociale et fiscale subit le désistement d’une triangulaire et le barrage généralisé et se retrouve à 41,16% face au candidat du camp présidentiel. 

Ces candidats RN qui perdent leur siège 

Dans la 5e circonscription de Gironde, le député sortant RN Grégoire de Fournas perd son siège au profit de la socialiste Pascale Got. Cette dernière occupait ce mandat de 2007 à 2017. Pourtant arrivé en tête des suffrages au premier tour avec 42,3% des suffrages et 8 826 voix d’avance, Grégoire de Fournas subit comme d’autres le désistement du candidat Ensemble arrivé en troisième position au profit de la gauche. C’est finalement avec un score très serré de 49,37% contre 50,63% que le député du Médoc perd son mandat. 

Dans la 3e circonscription du Loiret, la député sortante du RN Mathilde Paris perd son siège au profit de Constance de Pélichy, toujours à des scores serrés de 48,89% contre 51,11%. Cette dernière est une ancienne collaboratrice de Guillaume Peltier et ses propos ont assurément de quoi agacer le camp de Marine Le Pen ce dimanche 7 juillet : 

« Je suis très émue d’avoir vu les couleurs démocratiques et républicaines l’emporter face à l’extrême droite. D’autant que j’étais face à une députée RN sortante, c’était un sacré challenge. Malgré tout, c’est un sentiment mitigé, les résultats de ce soir montrent une fracture au sein de notre pays et je ne peux pas me réjouir de voir près de 50% des habitants de ma circonscription voter pour le RN. C’est le report des voix de la gauche, c’est le front républicain qui a fait la différence ce soir. »

D’autres candidats malheureux retenteront le coup la prochaine fois

Pour l’avocat anti-immigration Pierre Gentillet ou le souverainiste Charles-Henri Gallois, la victoire était encore prématurée. Face à de bons résultats ils restent déterminés à l’emporter :  respectivement 47,25% dans la 3e circonscription du Cher et 46,33% dans la 1re circonscription de la Nièvre. 

« Au niveau de la 3e circonscription du Cher, de nombreux maires ont pris position pour le député sortant. Il y a eu une forte mobilisation contre moi. Toute la presse a relaté des échos négatifs pour faire peur aux gens. Mais je préfère ne garder que le positif : avec plus de 47 % des suffrages, la victoire, ce sera la prochaine fois ! » confie Pierre Gentillet le 7 juillet au soir à L’Écho du Berry. 

Pour Charles-Henri Gallois, président du mouvement Reprenons le contrôle ! (anciennement Génération Frexit) : « Ce n’est qu’une question de mois ou d’années avant que le barrage n’explose ».

Un groupe Les Républicains « à droite ! » sans Guilhem Carayon 

Pour le président des jeunes LR, l’accord avec le Rassemblement national n’aura pas suffi. C’est une défaite aussi douloureuse qu’inattendue dans la 3e circonscription du Tarn : malgré une avance de 15 points au premier tour, Guilhem Carayon est battu au second tour des élections législatives par le député Renaissance sortant. Une fois de plus, le score est au touche-touche, 51% contre 49%. 

Au regard de l’instabilité politique et du blocage prévisible des institutions sans majorité absolue, une dissolution ne saurait tarder. Celle-ci pourrait légalement avoir lieu dès le 9 juin 2025, un an jour pour jour après l’annonce de la précédente. De Marie-Caroline Le Pen à Guilhem Carayon, les candidats RN et LR-RN pourront alors retenter leur chance et espérer défendre la France dans l’hémicycle. 

Marie Falicon