L’Europe doit se montrer inflexible face à l’offensive commerciale de Donald Trump. C’est en tout cas le message martelé ce dimanche par le ministre français de l’Industrie et de l’Énergie, Marc Ferracci, qui exhorte l’Union européenne à adopter une posture plus « mordante » dans ses négociations avec les États-Unis. Alors que le président américain vient d’imposer de nouveaux droits de douane sur le Canada, le Mexique et la Chine, et laisse entendre que l’UE pourrait être la prochaine cible, la réponse du Vieux Continent se fait attendre.
Interrogé sur Franceinfo, Marc Ferracci a estimé qu’il était temps de « sortir de la naïveté » et d’« assumer une forme de rapport de force » face à l’administration Trump. « Nous devons réagir, et dans la négociation qui a déjà commencé au niveau technique, nous ne devons pas commencer par faire des concessions », a-t-il prévenu. À ses yeux, la riposte européenne ne peut pas se limiter à une posture défensive : il faut viser des secteurs stratégiques pour les États-Unis afin d’exercer une réelle pression.
Dans cette guerre commerciale qui s’annonce, l’Europe dispose pourtant d’une arme puissante : son marché commun. « Les États-Unis ne peuvent pas se passer de l’Union européenne », a rappelé le ministre, appelant à l’adoption d’un Buy European Act qui favoriserait les produits fabriqués sur le continent. Une proposition qui s’inscrit dans une volonté de protéger l’industrie européenne face à des pratiques commerciales agressives de Washington.
Pendant ce temps, la France et ses partenaires européens restent divisés sur la stratégie à adopter. Certains États membres privilégieraient une approche conciliante, en augmentant leurs achats de produits américains – notamment dans les secteurs du gaz naturel liquéfié et de l’armement – pour éviter une escalade des tensions. D’autres, comme Paris, prônent une ligne plus dure et appellent à des mesures de rétorsion ciblées.
L’enjeu est de taille : Donald Trump a clairement indiqué que l’Union européenne pourrait être la prochaine victime de sa politique protectionniste. « On ne va pas se laisser faire », a répliqué ce dimanche le ministre du Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, sur CNews. Reste à savoir si les Vingt-Sept parviendront à afficher un front uni face à Washington. Une chose est sûre : à Bruxelles, la pression monte pour que l’Europe cesse d’être perçue comme un simple marché passif et impose enfin ses propres règles du jeu.
