Manuel Valls fustige Hollande : ‘Une faute politique et morale’ sur son alliance avec LFI

07 octobre, 2024 / Entrevue

Ce lundi matin, Manuel Valls, invité de LCI, n’a pas mâché ses mots à l’égard de son ancien allié, François Hollande. Valls, qui a été Premier ministre sous la présidence de François Hollande de 2014 à 2016, a qualifié de « faute politique et morale » le ralliement de Hollande au Nouveau Front Populaire (NFP) durant l’été, à l’occasion des législatives. L’ancien Premier ministre a ciblé particulièrement l’alliance avec La France Insoumise (LFI), un parti qu’il accuse de dérive antisémite.

« Je pense que c’est une faute politique et morale d’aller sous la même étiquette que ceux qui tiennent ce discours antisémite », a lancé Manuel Valls, faisant allusion aux positions de LFI sur le conflit israélo-palestinien. Il a vivement critiqué les déclarations et l’attitude de LFI concernant Israël et la communauté juive, estimant que ce parti instrumentalise ces thématiques à des fins électorales.

« Gaza n’est pas un camp de concentration »

L’ancien Premier ministre a également réagi aux accusations d’intentions génocidaires portées contre Israël. Manuel Valls a rejeté toute comparaison entre Gaza et les camps de concentration nazis, affirmant que la situation était bien plus complexe. « Gaza n’est pas Auschwitz ! Ce n’est pas un camp de concentration », a-t-il déclaré, ajoutant que les civils à Gaza étaient avant tout pris en otage par le Hamas.

Selon Valls, le Hamas et le Hezbollah sont responsables de l’enlisement des populations civiles dans des situations de guerre, expliquant que « cela aurait pu s’arrêter très vite si le Hamas avait déposé les armes ». Il a insisté sur le fait que Gaza vit sous la « dictature » du Hamas, plaçant ainsi une grande part de responsabilité sur l’organisation terroriste.

« LFI a fait du Juif un objectif électoral »

Dans sa diatribe, Manuel Valls est allé plus loin en accusant LFI d’utiliser la question juive à des fins électorales. « C’est pour moi un tournant du point de vue historique », a-t-il martelé, soulignant que LFI avait dès le 7 octobre, au début des hostilités, utilisé la question juive comme « un objectif à vocation électorale ». Selon lui, LFI exploite la critique d’Israël pour séduire une partie de l’électorat musulman en France.

Le ralliement de François Hollande sous le feu des critiques

Ce n’est pas la première fois que Valls exprime sa colère contre François Hollande. Dès le mois de juin, après l’annonce du soutien de Hollande au NFP pour les législatives, Manuel Valls avait dénoncé ce choix. Selon lui, l’ancien président se serait « rangé sous la bannière du Front populaire », ce qu’il perçoit comme une trahison de ses propres convictions.

Valls estime que ce ralliement est un « double mensonge », en référence à un programme économique en totale contradiction avec les politiques menées par Hollande lorsqu’il était président. « Que François Hollande défende la retraite à 60 ans, personne n’y croit », a-t-il ironisé.

L’ancien Premier ministre a également dénoncé l’alliance avec La France Insoumise, qu’il accuse d’avoir porté un discours « anti-israélien et antisémite » pendant des mois. « Pourquoi aller se vautrer dans cette alliance ? Ce n’est pas digne de lui », a-t-il ajouté, dans une pique acerbe contre son ancien mentor.

Un appel au « sursaut »

Pour conclure, Manuel Valls a appelé au rassemblement autour de ceux qui, selon lui, partagent une certaine idée de la France et de la République. Il a cité des figures politiques telles que Xavier Bertrand, François Bayrou, Édouard Philippe, et même le Premier ministre actuel, Gabriel Attal. Valls souhaite ainsi rassembler une nouvelle coalition républicaine pour faire face aux défis actuels et lutter contre les dérives de La France Insoumise.