En déplacement dans le Michigan, État crucial pour la présidentielle américaine, la candidate démocrate Kamala Harris a été interpellée lundi 28 octobre par des manifestants pro-palestiniens, demandant un changement de sa position sur le conflit au Moyen-Orient. Cet incident survient à une semaine du scrutin et souligne les tensions croissantes au sein de la communauté arabo-américaine, qui critique l’alignement de Harris sur la politique de soutien à Israël initiée par Joe Biden.
Au début de son discours, une douzaine de militants pro-palestiniens ont interrompu Harris en scandant : « Israël bombarde, Kamala paie, combien d’enfants allez-vous tuer aujourd’hui ? », en référence aux frappes israéliennes à Gaza. Consciente de l’importance du vote arabo-américain dans le Michigan – où cette communauté compte plus de 200 000 électeurs – Harris a pris soin de répondre en réaffirmant son désir de voir la guerre se terminer rapidement.
« Nous voulons tous que cette guerre se termine »
Depuis son pupitre, Kamala Harris a exprimé un message de paix et d’unité : « En ce qui concerne Gaza, nous voulons tous que cette guerre se termine le plus tôt possible et que les otages soient libérés. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que cela se réalise », a-t-elle affirmé. Elle a poursuivi en soulignant la solidarité entre les Américains : « Nous savons que nous sommes tous ensemble. C’est pour cela que nous nous battons. »
Le vote de la communauté arabo-américaine pourrait être déterminant dans cet État où le résultat s’annonce serré. La frustration grandissante face au soutien des États-Unis à Israël pousse certains électeurs potentiels vers Jill Stein, la candidate écologiste, qui critique vivement la politique du gouvernement en dénonçant le « génocide » à Gaza.
Un soutien d’Obama dans un discours d’apaisement
Barack Obama, qui faisait campagne en Pennsylvanie, a lui aussi adopté un discours conciliant pour soutenir Harris. « Vous ne trouverez pas quelqu’un qui est d’accord avec tout ce que vous pensez. Mais avec elle, au moins, vous serez écouté, vous serez vu, elle vous défendra », a-t-il déclaré, cherchant à convaincre les électeurs arabo-américains de la sincérité de Kamala Harris.
Malgré la pression pour un changement de cap, Harris maintient pour l’instant une position conforme à celle de Joe Biden sur le Moyen-Orient. Elle défend toujours le « droit d’Israël à se défendre », tout en promettant de « se battre pour que les Palestiniens puissent concrétiser leur droit à la dignité, à la liberté, à la sécurité et à l’autodétermination ».
Dans un contexte où les sondages ne départagent pas nettement Harris et Donald Trump, le soutien de la communauté arabo-américaine pourrait bien jouer un rôle décisif. Reste à voir si les positions de Kamala Harris, oscillant entre soutien à Israël et appel à la paix, parviendront à séduire cet électorat clé ou si une partie se tournera vers d’autres candidats comme Jill Stein, qui prônent une politique plus critique vis-à-vis des actions israéliennes à Gaza.