Manifestation à Paris pour un gouvernement de gauche

15 juillet, 2024 / Entrevue

Des centaines de manifestants se sont réunis place de la Nation à Paris ce dimanche, dénonçant un « coup de force présidentiel » et réclamant un gouvernement de gauche. La majorité des manifestants étaient des jeunes, rejoints par plusieurs élus de la France Insoumise. Des slogans tels que « On est là ! Même si Macron ne veut pas, nous, on est là » et « La jeunesse emmerde le Front national » ont été scandés.

Selon une manifestante, « C’est problématique de dissoudre l’Assemblée nationale pour finalement ne toujours pas entendre la voix du peuple. » Le rassemblement visait à demander la nomination d’un gouvernement de gauche, mais a aussi permis de critiquer le Parti socialiste pour son refus de soutenir Huguette Bello comme Première ministre.

Cette manifestation intervient une semaine après le second tour des élections législatives anticipées, qui n’ont pas abouti à une majorité absolue. Les manifestants souhaitent que « Macron nomme un gouvernement issu du Front populaire », reprochant au président de « s’accrocher au pouvoir » et insistant que « la gauche est arrivée en tête, la gauche doit gouverner ».

Sur une estrade improvisée, un orateur critique également le président : « Il veut une coalition avec ceux qui ont coulé la France ces dernières années. Je demande au président de nommer, immédiatement, un Premier ministre issu du NFP. » Il prévient aussi qu’en l’absence d’un gouvernement NFP, des grèves pourraient avoir lieu pendant les Jeux olympiques.

La mobilisation, initialement prévue pour exiger qu’Emmanuel Macron respecte les résultats de l’élection et nomme une personnalité du Nouveau Front Populaire à Matignon, s’est transformée en appel au Parti socialiste. Une manifestante critique : « D’un côté, on a Emmanuel Macron qui utilise la Constitution à sa guise et de l’autre, un Parti socialiste aux desiderata disproportionnés. »

Un autre manifestant ajoute : « On vient mettre la pression aux responsables des différents partis. Si demain, le bloc central s’allie à la droite, comment on fait ? Ils garderont le pouvoir, encore… »

Le Parti socialiste a refusé samedi de soutenir Huguette Bello comme candidate au poste de Première ministre, la poussant à décliner l’offre dimanche. Un député insoumis du Val-d’Oise conclut : « Est-ce qu’on est capable d’avancer ou non sur un autre nom que celui d’Olivier Faure ? C’est la question qu’on posera au Parti socialiste lundi. »