Ce dimanche 1er décembre, entre 300 et 400 personnes se sont rassemblées à Corte, en Haute-Corse, pour défendre la langue corse. La mobilisation, initiée par des syndicats étudiants et associations nationalistes, visait à contester la récente décision de la cour administrative d’appel de Marseille, qui a jugé l’usage du corse anticonstitutionnel lors des débats à l’Assemblée de Corse.
Une mobilisation portée par la jeunesse
Dès le début d’après-midi, les manifestants se sont réunis sur la place Paoli à l’appel du syndicat étudiant indépendantiste Ghjuventù Indipendentista et d’autres associations. En tête du cortège, une banderole arborant le slogan « Lingua Corsa, Lingua Viva » (Langue corse, langue vivante) donnait le ton de la mobilisation.
« Corte est une ville étudiante, et c’est ici que la jeunesse doit se rassembler pour défendre des causes essentielles », a déclaré Ghjuliu Antone Susini, membre de Ghjuventù Indipendentista. Selon lui, la langue corse, véritable ciment culturel, mobilise largement au-delà des clivages politiques. « Si cette situation ne change pas, nous continuerons à nous mobiliser », a-t-il affirmé.
Cette manifestation fait suite à une décision rendue le 19 novembre par la cour administrative d’appel de Marseille. Celle-ci a interdit l’usage de la langue corse dans les débats de l’Assemblée de Corse, invoquant l’article 2 de la Constitution française, qui stipule que « la langue de la République est le français ». Cette décision a suscité une vive opposition, notamment parmi les élus autonomistes, qui prévoient de saisir le Conseil d’État.
Un rassemblement pacifique mais déterminé
Les manifestants ont défilé jusqu’à la sous-préfecture, où une délégation de l’Unione di a ghjuventù in lotta, autre groupe organisateur, a été reçue par le sous-préfet de Calvi. Ce dernier assure l’intérim de la sous-préfecture de Corte, en attente d’une nomination officielle.
La manifestation s’est déroulée dans le calme et s’est terminée vers 16 heures. L’absence des forces de l’ordre témoigne du caractère pacifique de ce rassemblement.
La défense de la langue corse constitue un enjeu crucial pour les nationalistes et de nombreux habitants de l’île, qui y voient un symbole de leur identité. Cette mobilisation est perçue comme un premier pas dans une série d’actions visant à obtenir des avancées législatives ou symboliques en faveur de la langue régionale.
Le débat autour du corse dépasse largement le cadre insulaire, soulevant des questions plus larges sur la place des langues régionales en France et leur reconnaissance au sein des institutions.