Malgré l’opposition des Français, le budget de l’Aide médicale d’État (AME) augmente

13 octobre, 2024 / Radouan Kourak

L’annonce surprise d’une augmentation significative du budget alloué à l’Aide Médicale d’État (AME) a créé un véritable émoi dans l’opinion publique. Alors que les Français expriment une forte opposition à cette mesure, la décision du gouvernement soulève de nombreuses questions sur la gestion des dépenses publiques.

Selon un sondage réalisé par l’institut CSA pour CNEWS l’an dernier, 66 % des Français souhaitent que l’AME soit limitée aux soins d’urgence pour les étrangers en situation irrégulière. Cette opinion populaire semble peu prise en compte par le gouvernement, qui a décidé d’augmenter l’enveloppe dédiée à l’AME dans le projet de loi de finances pour 2025, malgré les débats en cours.

L’Aide Médicale de l’État (AME) est un dispositif permettant aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d’un accès aux soins. Elle est attribuée sous conditions de résidence (plus de trois mois sur le territoire français) et de ressources (revenus modestes). Ce système est souvent présenté par ses défenseurs comme un outil de santé publique, garantissant à la fois la dignité humaine et la protection sanitaire de l’ensemble de la population.

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a plaidé ces dernières semaines pour une réforme de l’AME et une réduction de son champ d’action. Cependant, ses demandes ont été désavouées par le Premier ministre Michel Barnier, qui a défendu la nécessité de maintenir un accès élargi à l’AME. Ce désaccord au sein du gouvernement met en lumière les divergences croissantes sur la question de la santé publique et de l’immigration.

Alors que les discussions sur le budget se poursuivent, de nombreux députés s’interrogent sur l’opportunité d’une aide médicale d’État élargie. La pression monte pour que le gouvernement prenne en compte les préoccupations des citoyens, qui semblent favorables à une aide médicalisée plus ciblée et moins coûteuse. L’augmentation de l’AME apparaît ainsi comme une mesure non seulement contestée mais également susceptible d’affecter la cohésion gouvernementale dans les mois à venir.