Macronie : la campagne fantôme

Il suffit d’un peu d’inattention pour oublier complètement l’existence de la majorité présidentielle après cette semaine particulièrement remplie. Les ministres de la macronie sont pourtant en campagne, mais ils semblent pris de cours.


BFMTV avait déjà indiqué lundi matin au lendemain des résultats des élections européennes que Gabriel Attal avait tenté de convaincre Emmanuel Macron de ne pas dissoudre l’assemblée nationale. Ce n’était sans doute pas le meilleur moment pour dissoudre. La macronie est plutôt impopulaire, les débats interrompus portaient sur la fin de vie et Gabriel Attal défendant son projet de réforme de l’assurance-chômage…pas les thèmes les plus porteurs pour faire campagne.

Le premier ministre tente donc de se sauver alors qu’il est abandonné par le chef. Il explique aux passants qui l’interpelle qu’il faut être dans une logique rassembleuse et non de division ou de radicalité. Une formule ni-ni, qui ressemble de plus en plus à un étau qui se resserre sur le centre au fur et à mesure que les alliances de gauche et de droite prennent de l’ampleur.

De son côté, le Garde des Sceaux a été intercepté ce matin par BFMTV pour réagir à la candidature de François Hollande. Même discours que le Premier ministre: il nous dit qu’il a aimé Rocard, Moroy et Mitterrand, et que la gauche d’aujourd’hui n’avait plus rien à voir avec cette gauche là. Procès donc en radicalité et en incompétence envers le Nouveau front populaire, mais aucun développement de projet concret.

Le gouvernement semble aller dans cette campagne la mort dans l’âme et ne pourra être sauvé que par les turpitudes et les excès des deux camps actuellement en tête des sondages en espérant que leurs électeurs se décourageraient à aller voter voire décident finalement de se rabattre sur la majorité actuelle. Pour le moment, c’est encore la campagne fantôme.

Lionnel de La Roche