En visite à Washington, Emmanuel Macron a rencontré Donald Trump ce lundi pour discuter de la guerre en Ukraine et de la coopération transatlantique. À l’issue de leur entretien, les deux présidents ont tenu une conférence de presse commune marquée par des déclarations d’apaisement, mais aussi des points de friction sur l’implication américaine dans le conflit.
Le président français a salué des « avancées substantielles » dans les discussions, insistant sur la nécessité d’une paix « durable » qui ne saurait être un simple cessez-le-feu sans garanties. « Cette paix ne peut pas signifier la capitulation de l’Ukraine », a-t-il martelé, appelant à un partage plus équitable du fardeau sécuritaire entre les États-Unis et l’Europe. Une position en phase avec les préoccupations américaines, Donald Trump ayant répété que l’Europe devait « prendre ses responsabilités » pour assurer la sécurité du continent.
Le locataire de la Maison Blanche a affirmé que « le moment est venu » de parvenir à un accord de paix, estimant que plus de progrès avaient été réalisés « en un mois qu’en trois ans ». Il a néanmoins mis en garde contre un soutien américain indéfiniment prolongé, plaidant pour que les Européens jouent un rôle central dans la reconstruction de l’Ukraine et la garantie de sa souveraineté.
Macron a de son côté insisté sur l’importance d’un engagement transatlantique fort, saluant notamment un accord sur les minerais stratégiques conclu avec Washington. Il a également rappelé que la France et l’Europe avaient investi massivement dans l’aide militaire et économique à Kiev, rejetant toute accusation de passivité.
Si les deux dirigeants ont affiché leur volonté commune de bâtir une paix durable, des différences persistent sur la manière d’y parvenir. Trump, qui se veut pragmatique, estime que la Russie a intérêt à conclure un accord, tandis que Macron redoute un cessez-le-feu précipité qui fragiliserait l’Ukraine.
Un autre sujet de divergence a été abordé lors de leur conférence : l’envoi de troupes européennes en Ukraine pour des missions de maintien de la paix. Alors que ce potentiel envoi divise l’Europe, Trump n’y voit « pas de problème ». « Des missions de maintien de la paix, ça sera une bonne chose plutôt que tous ces morts », a-t-il affirmé. Le président américain estime qu’il faudra un « appui fourni d’une manière ou d’une autre » mais que les Européens « seront là ». Il ajoute : « Une fois que la paix sera signée, la Russie retournera à ses affaires et l’Ukraine et l’Europe aussi. » Selon lui, Vladimir Poutine acceptera la présence de troupes européennes de maintien de la paix.
De son côté, Emmanuel Macron a souligné qu’il espérait une implication « forte » des États-Unis pour garantir la paix, tout en admettant que l’Europe devra prendre en charge une partie importante du fardeau. Cette rencontre, qui intervient trois ans après le début de la guerre, illustre la nouvelle dynamique des relations transatlantiques, où l’Europe cherche à affirmer son autonomie tout en maintenant une coordination avec Washington.
